Le Cameroun perd quatre places dans le Doing Business
Après avoir gagné dix rangs l’année dernière, le Cameroun passe du 168e au 172e rang sur 189 économies dans le classement du climat des affaires.
Le règlement des insolvabilités est le seul critère sur lequel le pays d’Afrique centrale progresse… D’une place : du 118e au 119e rang. A défaut de faire du surplace, il régresse parfois de huit rangs dans la majorité des facteurs pris en compte. « Les tracasseries administratives pour la création ou la transmission de propriété restent légion. Les difficultés liées à l’inexécution des contrats, souvent liées à l’absence ou au peu d’expérience des entreprises choisies, représentant une conséquence de la corruption dans l’attribution des marchés, sont des indicateurs de contre-performance qui, ajoutés à la faiblesse du Cameroun dans le commerce transfrontalier, en font nécessairement un mauvais élève », réagit Lucien Ntamag Mahop, le directeur général de Entreprises du Cameroun (ECAM), un regroupement patronal.
Le gouvernement n’a pas encore réagi à ce classement. Pourtant, Emmanuel Nganou Djoumessi, l’ancien ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, se félicitait en novembre 2014 du gain de dix places enregistré par le pays lors de la dernière édition. Le Cameroun passait alors de la 168e à la 158e place entre 2013 et 2014, à la suite de changements méthodologiques intervenus dans le Doing Business 2015. Dans la nouvelle édition, la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé précise que le classement n’avait en fait pas changé.
Les tracasseries administratives pour la création ou la transmission de propriété restent légion. Lucien Ntamag Mahop, directeur général de Entreprises du Cameroun (ECAM)
Progression artificielle
« Si ces allers et venues dans le fond du classement nous donnent une amère impression d’efficacité limitée des mesures prises, ils nous renseignent également sur le degré de conscientisation des acteurs économiques camerounais sur les questions de gouvernance. L’augmentation de dix places l’année dernière apparaît alors comme artificielle », ajoute Lucien Ntamag Mahop.
Pour corriger le tir, le pays s’est pourtant doté du Cameroon Business Forum (CBF), une plateforme de dialogue entre les secteurs public et privé, présidée par le premier ministre. Mais les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des espérances des milieux d’affaires. « II serait illusoire de penser que le CBF ait une incidence décisive sur le climat des affaires si les résolutions qui en résultent ne font pas l’objet d’une loi ou d’un décret, surtout que leur suivi pour l’instant ressemble plus à un exercice administratif. Cette situation ne masque malheureusement pas les carences de l’environnement, elle les accentue » conclut amèrement Lucien Ntamag Mahop.
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Recul général en Afrique centrale
En perdant six places pour se situer à la 162e position, le Gabon accuse le plus grand recul parmi les pays de la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Mais c’est tout la sous-région qui demeure dans les profondeurs du Doing Business.
Le Gabon reste d’ailleurs le pays de la Cemac le mieux classé, devant le Cameroun (172e, -4places), le Congo (176e, -2), la Guinée équatoriale (180e, -2), et le Tchad (183e, -1).
Lanterne rouge de la zone, la République centrafricaine est le seul pays à stagner au 185e rang.
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