Mali : après l’effort, le réconfort
Après avoir été ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Eau en 2008, j’ai pris la tête de l’hôtel des finances en janvier dernier. Dans un contexte particulièrement difficile pour le Mali.
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Mamadou Igor Diarra
Ministre de l’Économie et des Finances du Mali.
Publié le 11 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.
Mali : à la recherche du temps perdu
Réformes, Nord, élections, croissance, armée… À mi-mandat, le président Ibrahim Boubakar Keïta mesure les espoirs – et les impatiences – de ses compatriotes.
Ma première tâche a été de restaurer la confiance entre mon ministère et les acteurs économiques de mon pays, ainsi qu’avec ses partenaires extérieurs. Pour cela, j’ai rapidement dû prendre des mesures vigoureuses pour rendre la gestion des finances plus crédible en accroissant la mobilisation des ressources, à travers des réformes fiscales et la lutte contre la fraude ; en réduisant dans le même temps les délais de paiement et en réglant les arriérés de l’État.
Autant de réformes qui ont apporté une bouffée d’oxygène à notre économie. L’annulation des 45 milliards de F CFA [68,6 millions d’euros] de dette avec la France, le retour de l’aide au développement, ainsi que la signature de nombreuses conventions de financement portant sur la réalisation d’un grand nombre de projets illustrent ce retour de confiance de nos partenaires.
Le compte courant de la balance des paiements s’est considérablement amélioré ces douze derniers mois, ce qui traduit le gain de compétitivité de l’économie malienne
Grâce à cette politique volontariste, le Mali a connu un taux de croissance de 7,2 % en 2014, et les chiffres attendus pour 2015 sont du même ordre. Cette croissance est d’autant plus profitable aux plus pauvres que la hausse des prix à la consommation est sous contrôle. Les principaux indicateurs macroéconomiques suivent une tendance encourageante. Et les finances publiques ont recouvré leur santé. En ce qui concerne les opérations avec l’extérieur, le compte courant de la balance des paiements s’est considérablement amélioré ces douze derniers mois, ce qui traduit le gain de compétitivité de l’économie malienne.
L’ensemble de ces opérations a bénéficié du soutien du secteur bancaire aux différents acteurs économiques. Les crédits à l’économie, en constante hausse, atteignent un encours de 1 576,5 milliards de F CFA. Soit une hausse de 8,1 % en un an. En plus de s’appuyer sur un secteur bancaire solide, le ministère souhaite élargir l’accès au crédit en lançant un vaste programme de relance de la microfinance. Avec, déjà, de bons résultats. Ces bonnes performances renforcent notre crédit auprès de nos partenaires extérieurs, à commencer par le FMI. Le Mali vient justement de mener avec succès le dernier round de discussions avec ses experts dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC), dont il a respecté tous les critères de réalisation.
Selon le FMI, le taux de croissance prévu pour 2016 s’établirait à 5,4 %
Pour conforter cette relance économique, le Mali mobilisera 453 milliards de F CFA au terme de l’année 2015 sur le marché sous-régional, où le pays jouit à nouveau d’une bonne cote. Ce qui laisse augurer de belles perspectives. Toujours selon le FMI, le taux de croissance prévu pour 2016 s’établirait à 5,4 %. Une projection rendue largement possible par la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le rétablissement progressif de la sécurité et l’appui sans faille des partenaires techniques et financiers (PTF) du Mali, à la suite de la conférence de Paris. Les efforts déployés par le gouvernement, notamment dans le secteur de l’agriculture, devraient également prochainement porter leurs fruits. Pour que fleurisse à nouveau le Mali.
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