Sunu Assurances n’est pas à vendre

Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Pathé Dione, créateur de la société d’assurances Sunu, évoque les orientations stratégiques du groupe : une présence géographique renforcée et le déploiement en non-vie.

Le groupe Sunu a récemment réorganisé sa direction : de gauche à droite, Karim Dione, le fils de Pathé Dione, Mohamed Bah, Pathé Dione et Joël Amoussou. © Groupe Sunu

Le groupe Sunu a récemment réorganisé sa direction : de gauche à droite, Karim Dione, le fils de Pathé Dione, Mohamed Bah, Pathé Dione et Joël Amoussou. © Groupe Sunu

Publié le 20 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Leader dans la zone CIMA (Conférence interafricaine des marchés d’assurance) dans le domaine de l’assurance-vie, le groupe Sunu Assurances sera bientôt actif dans onze pays et peut-être même douze. En effet, Sunu vient d’obtenir l’agrément pour exercer ses activités au Mali et en Guinée-Conakry. Il a également déposé une demande d’agrément – en cours d’examen – au Burkina Faso. À terme, l’assureur envisage de se déployer également en RD Congo, mais attend la libéralisation du marché et la fin du monopole de la Sonas, l’assureur public actuel. Afin de financer son expansion géographique, Sunu vient de boucler une levée de fonds « de 6 à 9 millions d’euros » auprès des actionnaires actuels.

Ce n’est pas parce qu’on est le fils du propriétaire qu’on se lève et qu’on prend sa place.
Pathé Dione

la suite après cette publicité

Rester indépendant

Pathé Dione tient à garder son statut d’assureur indépendant, alors que ses principaux concurrents – NSIA et Colina – ont fait le choix inverse en ouvrant pour le premier son capital à Emerging Capital Partners et en s’adossant pour le second au marocain Saham. « Nous finançons notre croissance externe par des augmentations de capital. Nous avons été approchés, mais nous n’avons pas besoin de nous adosser à un partenaire car nous avons de quoi financer la croissance », explique Pathé Dione. Quoi qu’il arrive, il n’entend pas céder plus de 25% du capital à d’éventuels nouveaux actionnaires. Une précédente expérience avec le mauritanien Bouamatou, qui a détenu 49% du capital entre 2001 et 2006, ne semble pas avoir été concluante…

Diversification de l’offre

La poussée de Sunu dans de nouveaux territoires s’accompagne d’une diversification de son offre. Alors qu’il est traditionnellement dominant dans le secteur de l’assurance vie où il réalise 70% de son chiffre d’affaires, il cherche à obtenir des agréments en non-vie. Il reste retenu dans cette démarche par un accord de non-concurrence conclu avec AXA lors du rachat de ses filiales vie africaines en 1997, notamment au Sénégal et au Cameroun. En Côte d’Ivoire, Sunu gère trois sociétés d’assurance vie et une de dommage ; au Togo une de chaque, de même qu’au Niger. Les deux nouveaux agréments obtenus au Mali et en Guinée concernent du non-vie.

la suite après cette publicité

La succession

Depuis cinq ans, le fils de Pathé Dione, Karim, prend des responsabilités opérationnelles au plus haut niveau de Sunu, encadré par Mohamed Bah et Joël Amoussou, tous deux directeur général délégué de la société. Certes, Pathé Dione laissera ses parts dans la société à ses enfants, mais pour lui, pas question de précipiter la succession : « Ce n’est pas parce qu’on est le fils du propriétaire qu’on se lève et qu’on prend sa place. Il lui faut encore apprendre ce métier complexe qu’est l’assurance et rester prudent avant tout ».

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires