Zimbabwe : trois journalistes arrêtés pour un article sur le braconnage

Trois journalistes ont été arrêtés lundi 2 novembre pour avoir mis en cause des policiers et des membres du personnel d’un parc naturel dans le braconnage de 60 éléphants au Zimbabwe.

Gabon: 300 kg d’ivoire d’éléphant dérobés dans un tribunal © AFP

Gabon: 300 kg d’ivoire d’éléphant dérobés dans un tribunal © AFP

Publié le 3 novembre 2015 Lecture : 1 minute.

« Ils sont accusés d’avoir publié des fausses informations préjudiciables à l’État », a déclaré la porte-parole de la police, Charity Charamba lors d’une conférence de presse à Harare.

Le rédacteur en chef du Sunday Mail, Mabasa Sasa, le responsable des enquêtes du journal et auteur de l’article, Brian Chitemba, ainsi que le co-auteur de l’article Tinashe Farawo ont été arrêtés lundi 2 novembre au soir et sont détenus depuis au commissariat d’Harare.

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La porte-parole de la police a démenti les allégations de l’article en déclarant qu’ »on ne peut pas autoriser le rédacteur en chef et les reporters du Sunday Mail à se cacher derrière les privilèges du journalisme pour répandre des informations fausses », tout en appelant les journalistes à mieux « vérifier les informations sensibles ». Selon l’article en question, c’est précisément cette dernière qui aurait « confirmé que les arrestations ont eu lieu la semaine dernière et que l’enquête suit son cours ».

Le directeur de l’ONG Voluntary Media Council of Zimbabwe (Conseil bénévole des médias du Zimbabwe) a quant à lui déclaré à l’AFP que cette triple arrestation « est barbare dans une démocratie. C’est une violation de la Constitution, qui garantit la liberté d’expression. »

Plus de 30 000 éléphants sont assassinés chaque année

L’empoisonnement des éléphants dans les parcs naturels du Zimbabwe est de plus en plus fréquent. Depuis septembre, plus de 60 éléphants ont trouvé la mort dans des conditions similaires. Les braconniers répandent du cyanure dans les cours d’eau pour récupérer les défenses sur les carcasses des pachydermes. Celles-ci sont vendues sur le marché clandestin, essentiellement chinois.

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La survie de l’espèce est mise en danger par le braconnage. Selon l’association Éléphants sans frontières, de 30 000 à 40 000 éléphants sont tués chaque année en Afrique pour alimenter ce trafic. L’ONG International Fund for Animal Welfare (IFAW) estime dans un communiqué de presse que le commerce d’ivoire « est une des activités criminelles les plus lucratives du monde, brassant plus de 17 milliards d’euros par an ».

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