Mozambique : la bière meurtrière contenait en réalité une farine toxique

La bière artisanale qui a provoqué la mort de 75 personnes en janvier au Mozambique avait été brassée avec une farine contaminée par une bactérie toxique. C’est ce qu’a annoncé mercredi 4 novembre le ministère de la Santé, écartant donc tout empoisonnement criminel.

Une victime d’empoisonnement à une bière artisanale à l’hôpital de de Chitima, dans le nord ouest du Mozambique. © AFP

Une victime d’empoisonnement à une bière artisanale à l’hôpital de de Chitima, dans le nord ouest du Mozambique. © AFP

Publié le 4 novembre 2015 Lecture : 1 minute.

« Les victimes de Chitima (nord-ouest du Mozambique) ont été intoxiquées par l’ingestion d’une boisson traditionnelle, contaminée par la farine de maïs utilisée pour sa fabrication, mais impropre à la consommation, car elle contenait une bactérie toxique« , a déclaré Ilesh Jani, directeur de l’Institut mozambicain de la santé.

La brasseuse, qui figure parmi les victimes, avait utilisé cette farine de maïs, détériorée par de l’eau de pluie, pour préparer 210 litres de bière artisanale, a-t-il expliqué, lors d’une conférence de presse à Maputo. « La population locale avait jugé cette farine impropre à la consommation, mais utilisable pour brasser de la bière », a-t-il encore ajouté.

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232 malades 

Cette bière avait été servie à Chitima le 9 janvier dernier à des personnes revenant d’un enterrement. Le soir même, des victimes avaient été retrouvées mortes chez elles, et de nombreux malades s’étaient rendus au poste de santé local. Au total, 232 personnes avaient été affectées par cette bière frelatée. 75 étaient mortes dans les jours qui avaient suivi.

Une enquête avait été ouverte. Les médias et les réseaux sociaux avaient alors spéculé sur l’hypothèse d’un empoisonnement criminel à la bile de crocodile, dont il faudrait pourtant d’énormes quantités pour intoxiquer mortellement autant de personnes. À plusieurs reprises, des échantillons de la boisson, de sang et de liquides gastriques avaient été envoyés au Portugal et en Afrique du Sud pour être analysés, sans succès. C’est aux États-unis que la bactérie avait été identifiée.

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