Afriland vise la première place

Le groupe camerounais, deuxième opérateur du secteur en Afrique centrale, se développe désormais dans l’ouest du continent. Après le Liberia, il s’apprête à ouvrir une filiale en Guinée.

Parmi les actionnaires du groupe de Paul Fokam figure la banque de développement néerlandaise, FMO. © Baudouin Mouanda pour JA

Parmi les actionnaires du groupe de Paul Fokam figure la banque de développement néerlandaise, FMO. © Baudouin Mouanda pour JA

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 25 juin 2012 Lecture : 3 minutes.

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Le Cameroun sort de ses frontières

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Des filiales leaders sur leur marché en Guinée équatoriale et au Congo, sur la deuxième marche du podium au Cameroun, d’autres qui montent en puissance en RD Congo et à São Tomé e Príncipe, de nouvelles branches en Zambie, au Liberia et, bientôt, en Guinée, des représentations en France et en Chine… La petite banque née il y a près de vingt-cinq ans compte désormais parmi les principaux opérateurs du continent.

Si, avec un résultat net de 22,6 millions d’euros et un total de bilan de plus de 1,7 milliard d’euros pour l’exercice 2010, elle est encore loin d’Ecobank (7,9 milliards d’euros de total de bilan pour la même année et trente implantations en Afrique subsaharienne) ou de Bank of Africa (3,2 milliards d’euros de total de bilan en 2010), Afriland First Bank Group se classe cependant au deuxième rang des institutions financières d’Afrique centrale, juste derrière le gabonais BGFI Bank (2,1 milliards d’euros de total de bilan en 2010).

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À l’origine de ce succès, une stratégie d’expansion engagée en 1994, avec l’ouverture d’une filiale à Malabo, CCEI Bank GE, devenue leader en Guinée équatoriale (avec un total de bilan de plus de 1 milliard d’euros en 2011) et première contributrice aux résultats du groupe. Après avoir ainsi posé les bases d’une solide implantation en Afrique centrale, l’institution tente depuis 2010 d’étendre son réseau au reste du continent.

Elle a pris pied en Zambie en rachetant 80 % du capital d’Intermarket Banking Corporation et, dans la foulée, a ouvert une filiale au Liberia, en mars 2011. Le groupe de Paul Fokam, qui avait déjà tenté une première expérience en Afrique de l’Ouest avec une prise de participation minoritaire dans le capital d’Ominifiance (devenu depuis Access Bank Côte d’Ivoire), semble vouloir y faire son retour en ciblant, cette fois-ci, des marchés nettement moins concurrentiels.

Nous nous décidons en fonction de notre capacité à rentabiliser rapidement nos implantations.
Albert Nigri, directeur général du groupe

Pas de liste prédéfinie de pays à conquérir, explique Albert Nigri, directeur général du groupe : « Nous analysons les opportunités en nous assurant que notre modèle bancaire est adaptable au pays et décidons en fonction de notre capacité à rentabiliser rapidement l’investissement. » La banque a ainsi obtenu en janvier 2012 un agrément en Guinée-Conakry, où elle s’apprête à démarrer ses activités.

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PME et particuliers

Au-delà de son expansion géographique, c’est surtout par son positionnement que le camerounais se distingue de la concurrence. Alors que la grande majorité des banques opérant sur le continent se tourne vers une clientèle de grandes entreprises et de particuliers aisés, Afriland First Bank cible en premier lieu les PME, les jeunes entrepreneurs et des populations ayant peu accès aux services bancaires. « Les grandes entreprises et particuliers aisés représentent environ 2 % du marché en volume ; nous, nous nous adressons à une base de clientèle plus large », explique Albert Nigri.

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Un positionnement qui intéresse les agences internationales de développement. Afriland First Bank a pu compter dès ses débuts sur le soutien de la banque de développement néerlandaise, FMO. C’est d’ailleurs le seul investisseur auquel le fondateur et actionnaire majoritaire a accepté d’ouvrir le capital de son groupe. En 2010, FMO a converti les titres qu’il détenait dans plusieurs filiales du groupe en une participation dans le nouvel holding, Afriland First Group. D’autres organismes, comme le norvégien Norfund ou encore l’allemand DEG, suivent aussi de près l’évolution du géant camerounais. 

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