Côte d’Ivoire : Lydie Boka, analyste multicritère
La Franco-Ivoirienne Lydie Boka a créé StrategiCo, une agence spécialisée dans l’évaluation du risque en Afrique. Sa particularité : prendre en compte des données politiques et sociales.
Tout est parti d’un bref passage – six mois – en tant qu’analyste dans le bureau parisien de Fitch, fin 2004. Lydie Boka s’intéresse alors aux données retenues par cette agence dans la notation des pays africains. « Je me suis dit qu’on pouvait élargir le champ de critères afin d’avoir une évaluation du risque beaucoup plus proche de la réalité », raconte cette Franco-Ivoirienne de 53 ans.
Profil
o Née en 1959 en Côte d’Ivoire
o Diplômée de la Diplomatische Akademie de Vienne (Autriche)
o A été gestionnaire de portefeuille à la SFI, chef de projet au Common Fund for Commodities et analyste financière confirmée à la BAD
Ainsi naît, en mai 2005, StrategiCo, une agence spécialisée dans l’évaluation du risque en Afrique et qui fonde son analyse sur des indices politiques (40 %), économiques (35 %) et sociaux (25 %). « Nous prenons par exemple en compte des aspects comme le rôle de l’armée, les liens familiaux au sommet de l’État… », explique Lydie Boka. La société se targue ainsi d’avoir prédit les chutes de Ravalomanana à Madagascar (2009) et de Ben Ali en Tunisie (2011). Et d’avoir alerté certains de ses clients, avant tout le monde, sur la situation au Mali.
Basée à Lille (France), au carrefour des principaux centres financiers européens (Londres, Bruxelles, Paris et Amsterdam), StrategiCo compte une vingtaine de collaborateurs extérieurs (journalistes, économistes ou encore chercheurs), notamment basés en Afrique, et commence à être connue. Parmi ses principaux clients : Afreximbank (financement du commerce en Afrique), la Banque ouest-africaine de développement, au moins trois gouvernements africains, des sociétés minières et, plus récemment, le groupe bancaire panafricain Ecobank.
Mieux connectée aux réalités africaines
« StrategiCo a l’avantage d’être mieux connectée aux réalités africaines que les grandes agences internationales comme Moody’s et Standard & Poor’s, estime Paul-Harry Aithnard, directeur de la recherche d’Ecobank. Ces dernières surévaluent le poids de la stabilité politique, alors que Lydie Boka et ses équipes, tout en étant aussi rigoureuses dans leurs notations, prennent mieux en compte le tissu économique et les dynamiques locales qui sont à l’oeuvre. »
Forte d’une vingtaine d’années d’expérience dans l’analyse financière, Lydie Boka a notamment été gestionnaire de portefeuille à la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) et analyste à la Banque africaine de développement (BAD). Son objectif d’ici à cinq ans : hisser StrategiCo au rang de leader dans son domaine.
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