Hassan Ahdab : « Starwood saisit toutes les opportunités »
Le groupe ouvre à Oran son troisième établissement en Algérie et accélère son développement sur le continent. Son directeur régional en détaille les prochaines étapes.
Oran, le 6 juin. Accueilli par un orchestre de musique diwane, le gratin algérien se presse pour l’inauguration du Méridien, symbole de la prospérité retrouvée de la ville. Construit en bord de falaise et adossé au Palais des congrès dans un quartier récent, il résume le nouvel esprit que le groupe aux neuf marques (Sheraton, Le Méridien, Four Points, Westin, Aloft, The Luxury Collection, St. Regis, Element et W) veut insuffler à l’enseigne Le Méridien, rachetée en 2005. Français né en Syrie, le vice-président et directeur régional opérationnel Afrique et océan Indien détaille la stratégie de Starwood sur le continent, où il prévoit d’ouvrir une douzaine d’établissements en quatre ans.
Jeune Afrique : Pourquoi ouvrir un Méridien à Oran, qui compte déjà un Sheraton ?
Hassan Ahdab : La stratégie de Starwood est de cibler les villes secondaires après s’être implanté dans les capitales. Après la réussite du Sheraton d’Alger, nous avons décidé d’en ouvrir un à Oran en 2005. Pour nous, Oran va rapidement devenir la capitale économique du pays : le développement des infrastructures urbaines et industrielles favorise l’arrivée d’investisseurs. On peut presque parler d’une ville nouvelle, et la construction du Palais des congrès d’Oran, le plus grand d’Afrique du Nord, est significative. Pour Starwood, qui cible avant tout une clientèle d’affaires, il fallait saisir cette opportunité à temps et nous avons trouvé avec Sonatrach le bon partenaire local pour ce Méridien. Nous allons consolider cette implantation avec l’ouverture d’un hôtel Four Points au printemps 2014.
Et pourtant Starwood n’a qu’un établissement à Alger…
11 ouvertures sont prévues sur le continent d’ici à 2016.
Si des opportunités semblables se présentent à Alger, nous sauterons dessus, mais nous n’avons pas encore trouvé le bon partenaire ni le bon endroit. En revanche, l’ouverture d’un Sheraton est prévue pour 2014 à Annaba [sur la côte, à l’est, NDLR].
Pourquoi présentez-vous la marque Le Méridien comme un modèle en Afrique ?
Le Méridien est une marque très forte en Afrique, une des premières à s’y être implantée. L’hôtel d’Oran sera un modèle car il est le premier à ouvrir sur le continent depuis que Starwood a racheté l’enseigne, en 2005. Le Méridien s’adresse à des clients sophistiqués. À Oran, nos décorateurs se sont inspirés des traditions régionales pour les adapter au design contemporain. Les hôtels Le Méridien que nous allons ouvrir à l’aéroport du Caire en 2013 et à Lagos en 2014 seront réalisés dans le même esprit.
Vos performances en Afrique du Nord ont-elles été affectées par les révolutions ?
Nos activités ont bien sûr connu un ralentissement, comme tous les secteurs de ces pays. C’est en Égypte que cela a été le plus difficile, la révolution y a été plus longue, mais les vacanciers retournent sur la mer Rouge. En Libye, notre seul hôtel a ouvert à Tripoli trois semaines avant le soulèvement ; nous l’avons fermé tout de suite. J’ai bon espoir de le rouvrir en octobre prochain. Enfin, notre Sheraton à Tunis a réalisé sa meilleure année en 2011, grâce aux nombreux Libyens qui ont fait de la Tunisie leur hub pour la santé et l’approvisionnement en produits de consommation.
La croissance africaine vous incite-t-elle à y investir davantage ?
Partout où se présente une opportunité, nous la saisissons ! Nous avons 1 100 hôtels dans le monde, mais seulement 61 dans 17 pays d’Afrique. Nous avons récemment mis sur pied une équipe au service de notre développement africain. Nous avons été les premiers à nous installer aux Seychelles, en Algérie et au Nigeria, et nous tenons à continuer sur cette lancée.
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