Le Fonds vert de l’ONU dévoile ses premiers investissements en Afrique

À trois semaines de la COP 21, le Fonds vert de l’ONU a annoncé ses huit premiers investissements pour lutter contre le réchauffement climatique. Trois d’entre eux sont destinés à l’Afrique : au Malawi, au Sénégal et en Afrique de l’Est.

Publié le 6 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Les États insulaires et l’Afrique s’affichent comme une priorité du Fonds vert de l’ONU pour le climat, à quelques semaines de l’ouverture de la COP 21 à Paris, où un nouvel accord international est attendu sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Cet organisme, créé à l’issue de la Conférence de Copenhague de 2009 sur le climat, a annoncé ce vendredi avoir approuvé 168 millions de dollars de financement pour une première série de 8 projets.

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Réuni en conseil d’administration en Zambie début novembre novembre, le Fonds vert a alloué trois projets à la région Asie-Pacifique (Maldives, Fidji, Bangladesh), deux à l’Amérique latine (Pérou, Caraïbes) et trois en Afrique.

Insécurité alimentaire

Au Sénégal, le financement porte sur 7,6 millions de dollars pour lutter contre la salinisation des terres, résultant notamment des faibles chutes de pluie, dans le bassin arachidier, qui représente un secteur important de l’économie sénégalaise.

Ce phénomène entraîne une réduction des surfaces cultivables et de la fertilité du sol, une diminution des rendements de production, une augmentation de l’insécurité alimentaire et participe à l’exode rural.

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Dans ce contexte, le projet financé par le Fonds vert est mené par le Centre de suivi écologique, une structure créée en 1986 par l’État sénégalais. Il vise à « développer les connaissances et la diffusion de technologies adaptées » auprès des agriculteurs et à « réduire la salinité » (digues, plantations, traitements).

Vulnérabilité

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Ainsi, le Malawi va bénéficier d’un programme d’aide de 12,3 millions de dollars pour réduire la vulnérabilité des habitants aux phénomènes climatiques extrêmes à travers notamment des outils météorologiques.

Ce pays, l’un des plus pauvres de la planète, souligne le Fonds sur son site internet, est confronté à des phénomènes climatiques (inondations, sécheresses, tempêtes) qui s’aggravent ces dernières décennies tandis que 85 % de la population vit majoritairement de l’agriculture dans des zones rurales.

« Ces risques ont déjà gravement perturbé la production alimentaire et entraîné le déplacement de communautés », note le fonds, soulignant que plus de 2 millions de personnes au total seront impactées.

Atténuation

En plus de ces deux projets d’adaptation au changement climatique, le Fonds Vert a financé une structure d’atténuation (réduction des émissions) en soutenant à hauteur de 25 millions de dollars le KawiSafi Ventures Fund.

Ce dernier a pour vocation d’investir dans des PME dédiées à l’énergie verte, principalement des systèmes solaires décentralisés (off-grid) dans toute l’Afrique de l’Est commencer par le Kenya et le Rwanda).

Le fonds KawiSafi entend toucher 15 millions de personnes à travers une dizaine d’investissements au cours des  prochaines années.

100 milliards de dollars

Les contributions des pays développés au Fonds vert, destiné à aidé les pays les plus exposés au changement climatique, doivent théoriquement augmenter progressivement pour atteindre 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020.

Installée en Corée du Sud, la structure bénéficie actuellement de 10 milliards de dollars d’engagements des États. « Nous avons parcouru un long chemin pour construire le Fonds vert à partir de zéro », déclare dans ce communiqué la Tunisienne Héla Cheikhrouhou, directrice générale du Fonds, se félicitant de ces premiers investissements. « Nous avons beaucoup d’autres projets en cours de développement et nous commençons enfin à remplir la mission qui nous a été confiée pour faire avancer la riposte au changement climatique », ajoute-t-elle.

La COP 21 se tiendra du  30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris, où 80 chefs d’États sont attendus.

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