Rencontres de Bamako : vive le OFF !

Les Rencontres de Bamako, 10ème Biennale de la photographie africaine, suscitent une floraison d’initiatives artistiques en dehors du parcours officiel. Sélection partielle et partiale.

Vue de Bamako, capitale du Mali. © Arensond/Wikimedia Commons

Vue de Bamako, capitale du Mali. © Arensond/Wikimedia Commons

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Publié le 6 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Affiche des Rencontres de Bamako 2017. © DR
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La 11e édition des Rencontres de Bamako, le rendez-vous incontournable de la photographie sur le continent, se tient du 2 décembre 2017 au 31 janvier 2018. Un événement organisé par l’Institut français, le ministère malien de la Culture, en partenariat avec Jeune Afrique.

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Devant la Médina, espace culturel créé par Igo Diarra, la Cadillac du premier président malien, Modibo Keïta, sert de produit d’appel… Passé cet instant sépia qui fait écho au thème des 10èmes Rencontres de Bamako, « Telling time », le présent s’impose dans les images de trois photographes contemporains. « Perigrinate » est le titre de cette exposition, l’une des meilleurs de la partie « off » de la biennale africaine de la photographie. Signées des Sud-Africains Thabiso Ekgala et Musa Nxumalo, et de la Kényane Mimi Cherono Ng’ok, les photographies présentées cherchent à dire le quotidien de manière brute, en s’affranchissant des codes préétablis et des angles attendus. Particulièrement fortes, les images de Musa N. Nxulamo (29 ans) donnent à voir la vie de la jeunesse à Soweto, plus de vingt ans après la fin de l’apartheid, avec une belle vitalité.

Maliens et Éthiopiens

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Mais la Médina n’est pas le seul lieu de Bamako où la photographie se signale en dehors du Parcours officiel des Rencontres (Musée national, Musée du district, Institut Français). La Galerie AD mérite notamment un détour pour le focus qu’elle consacre à plusieurs artistes éthiopiens. À noter tout particulièrement le travail de Yafet Daniel sur les migrants de Gojjam, série empreinte de dignité. « Le plus jeune de ces photographes a vingt ans, le plus âgé a 27 ans, explique avec enthousiasme Chab Touré, responsable de la galerie et commissaire d’exposition. Et comme j’expose essentiellement le travail des Maliens avec En Connexion… à la Maison africaine de la photographie, j’ai choisi de présenter plutôt les jeunes éthiopiens ici ! »

Rencontres (d)étonnantes

Le off, qui permet de mesurer la vitalité d’une Biennale, est souvent l’occasion de rencontres (d)étonnantes entre des lieux et des artistes qui ne sont pas toujours habitués à se confronter. Ainsi, le collectif malien Jaabuguso a investi le DooDoo avec l’exposition Jour, le jour, répondant symboliquement à l’attaque qui, en mars dernier, toucha ce bar populaire alors baptisé La Terrasse. Le « patron » de la Médina, Igo Diarra, présente de son côté les superbes clichés de studio d’Abdourahmane Sakaly dans le salon Zira de l’aéroport de Bamako. Pour les voir, il faut parvenir à surmonter le cerbère placé à l’entrée, ou voyager en business, mais le jeu en vaut la chandelle… Bien entendu, il est bien plus facile d’entrer dans les bars qui exposent des artistes : le Bla Bla et le Comme chez soi méritent le détour. Le premier pour les travaux de François Xavier Gbré et Yoyo Gonthier présentés par la galerie Cécile Fakhoury d’Abidjan, le second pour le regard croisé qu’il propose entre artistes maliens et sénégalais.

Malick Sidibé, produit d’appel…

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Enfin, on ne saurait évoquer les Rencontres de Bamako sans rendre un hommage à Malick Sidibé, présence tutélaire veillant toujours sur le petit monde de la photographie africaine quand il se réunit à Bamako. On évitera avec soin d’encourager le « merchandising » de l’artiste dont certaines œuvres sont désormais placardées sur des sacs – en vente pour 60 euros et plus au San Toro. En revanche, on ne peut qu’encourager l’initiative de la Malienne Fatoumata Diabaté qui propose, dans les jardins du Musée national un « studio de la rue » où chacun peut se faire tirer le portrait pour quelques milliers de francs CFA. Chacun son truc !

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