Croissance : l’Afrique résiste… plus ou moins

Dans ses dernières prévisions économiques pour 2012, publiées le 12 juin, la Banque mondiale confirme une croissance de 5% pour l’Afrique subsaharienne et de 0,6% pour l’Afrique du nord et le Moyen-Orient.

Malgré la baisse du prix des matières premières industrielles (19% pour le pétrole brut et 14% pour le cuivre), les perspectives de l’Afrique sont bonnes. © banquemondiale.org

Malgré la baisse du prix des matières premières industrielles (19% pour le pétrole brut et 14% pour le cuivre), les perspectives de l’Afrique sont bonnes. © banquemondiale.org

Publié le 13 juin 2012 Lecture : 3 minutes.

Malgré la crise de la zone euro qui a des effets de plus en plus visibles sur les économies des pays en développement, l’Afrique subsaharienne confirme sa capacité de résistance. C’est ce qu’il ressort du dernier rapport sur les « Perspectives de l’économie mondiale : gestion de la croissance dans un environnement volatil », publié par la Banque mondiale le 12 juin 2012.

De fait, l’institution internationale réduit légèrement ses prévisions de janvier dernier, avec un taux de croissance des pays en développement qui atteindra 5,3% en 2012. En dix ans, c’est la deuxième fois que la croissance des pays en développement sera aussi faible. « L’activité économique au premier trimestre 2012 a été plus forte qu’attendue, mais la remontée des tensions dans la zone euro nuira à la croissance », explique Andrew Burns, économiste en chef responsable du groupe des perspectives de développement de la Banque mondiale.

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« Depuis le 1er mai 2012, indique le rapport, les turbulences du marché se sont propagées. Les marchés boursiers des pays en développement et à revenus élevés ont baissé de 7%, perdant les deux tiers de leurs gains générés au cours des quatre mois précédents. Les prix des matières premières industrielles ont diminué, avec une baisse de 19% pour le pétrole brut et de 14% pour le cuivre. Et les monnaies des pays en développement ont perdu de la valeur par rapport au dollar américain, en raison de la fuite du capital international vers des actifs sûrs, comme les obligations gouvernementales allemandes ou américaines. »

L’Afrique tient le choc

La situation est loin d’être claire, mais nous attendons une reprise de la croissance mondiale fin 2012
Andrew Burns, économiste à la Banque mondiale

Dans ce contexte troublé, l’Afrique subsaharienne tient le choc. Pour la Banque mondiale, elle enregistrera une croissance de 5% en 2012, de 5,3% en 2013 et de 5,2% en 2014. « L’Afrique subsaharienne est l’une des régions en développement les plus florissantes », note le rapport.

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Toutefois, l’équilibre est fragile. Les difficultés à mobiliser des capitaux sur les marchés internationaux et la hausse attendue des crédits en raison de la crise de la zone euro pénaliseront aussi l’Afrique. De même, les envois de fonds de migrants pourraient baisser de 5% ou plus et le tourisme, «  en particulier en provenance de l’Europe à revenus élevés », sera touché. La baisse des cours des matières premières amorcée depuis le printemps se poursuivra dans les années à venir et affectera les économies exportatrices de matières premières. En février 2012, le brut atteignait plus de 120 dollars le baril, mais selon les prévisions de la Banque mondiale, il tombera à 103 dollars en moyenne en 2013 et à 102 dollars en 2014.

Lente reprise nord-africaine

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De leur côté, l’Afrique du nord et le Moyen-Orient affichent de moindres performances. En 2012, la croissance de la région sera de 0,6% et de 2,2% en 2013 et de 3,4% en 2014. Un résultat qui est principalement tiré à la baisse cette année par la crise en Iran et le conflit en Syrie. Les trois pays du Maghreb connaîtront toutefois une croissance supérieure à 2% en 2012 : Tunisie (2,2%) Algérie (2,6%) et Maroc (2,8%). Selon la Banque mondiale, la Tunisie pourrait d’ailleurs plus rapidement que prévu, et malgré les tensions politiques actuelles, retrouver le chemin d’une croissance plus soutenue de 3,8% en 2013 et de 4,6% en 2014.

Pour la Banque mondiale, c’est même l’avenir de l’économie mondiale qui pourrait s’éclaircir d’ici à la fin de l’année. « La situation est loin d’être claire. Nous pensons que les tensions actuelles vont diminuer dans les mois à venir. Nous attendons une reprise de la croissance mondiale fin 2012 », prédit Andrew Burns.

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