Savannah fait croître les startups

Avec Savannah, l’Afrique voit arriver l’un des tout premiers véhicules d’investissement spécialisés dans les startups. Plusieurs figures internationales de la création d’entreprise sont engagées dans ce fonds.

Savannah Fund veut aider les techpreneurs africains dès la toute première étape de la création de leur entreprise. © savannah.vc

Savannah Fund veut aider les techpreneurs africains dès la toute première étape de la création de leur entreprise. © savannah.vc

Publié le 13 juin 2012 Lecture : 3 minutes.

Depuis quelques années, l’Afrique se couvre d’espaces de coworking et autres « techs hubs ». Animés par une communauté d’entrepreneurs connectés, ces lieux permettent de jouer le rôle de catalyseurs d’innovation en rassemblant des compétences diverses, mais toujours liées au secteur des nouvelles technologies. Plusieurs efforts pour financer cette communauté de « techpreneurs » ont été menés, à l’instar de Lions@frica, une plateforme récemment lancée par Nokia et Microsoft ou bien Venture capital for Africa, un portail qui permet aux investisseurs potentiels de se mettre en relation avec des projets de startups innovantes et de les financer selon un modèle de crowdfunding. Malgré tout, le manque de financements reste l’un des grands obstacles au développement, voire à la naissance de tels projets.

Un fonds de et pour les techpreneurs

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C’est précisément le but de Savannah Fund, un fonds dévoilé par Erik Hersman, un poids lourds de la tech-communauté africaine, que d’aider les startups africaines à surmonter cet obstacle. Erik Hersman est non seulement le créateur de Ushahidi (témoignage en swahili), mais aussi de iHub, le tout premier espace de coworking en Afrique. Sa crédibilité est grande dans les milieux technophiles africains et il semble effectivement bien placé pour identifier et conseiller les entreprises les plus prometteuses.

En plus de Erik Hersman, fondateur de iHub, les autres responsables du fonds sont Paul Bragiel, une figure du capital-risque californien, et Mbwana Alliy, un Tanzanien qui a multiplié les expériences tant en Afrique qu’au Royaume Uni et dans la Silicon Valley. Parmi les apporteurs de fonds, on retrouve quelques personnalités du monde techologique américain comme Tim Draper (500 Startups), Russ Simmons (Yelp), Dali Kilani et Roger Dickey (Zynga) ainsi que le Kenyan Karanja Macharia (Mobile Planet au Kenya). Ces investisseurs n’entendent pas se contenter de placer leur argent dans le fonds Savannah : ils feront aussi le voyage en Afrique pour assumer leur rôle de mentor et soutenir les créateurs d’entreprises.

Fort de cinq millions d’euros au moment du lancement, Savannah veut doubler sa taille rapidement et prendra des participations comprises entre 25 000 et 500 000 dollars.

Faire venir la Silicon Valley à l’Afrique

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Le fonds sera dédié aux PME technologiques encore au stade de la création. S’il vise à terme un développement partout en Afrique subsaharienne, il se concentrera d’abord sur le Kenya et l’Afrique de l’est, une région qui inclut la Tanzanie, l’Ouganda et le Soudan du Sud. Fort de cinq millions d’euros au moment du lancement, il veut doubler sa taille rapidement et entend engager des participations comprises entre 25 000 et 500 000 dollars dans des jeunes pousses actives dans les secteurs du web et de la téléphonie mobile.

Savannah Fund veut fonctionner selon un modèle qui combine l’apport de capital avec l’accès à un réseau de mentors, à la fois dans la région et dans la Silicon Valley, notamment grâce au carnet d’adresses de Paul Bragiel. Les investissements se feront en trois étapes : la startup doit d’abord suivre un programme dit d’accélération et pourra recevoir jusqu’à 25 000 dollars en échange d’une participation de 15%. Si elle remplit ses objectifs, elle pourra prétendre à des financements relais compris entre 100 000 et 200 000 dollars. Enfin, si son développement se poursuit, elle pourra bénéficier de fonds allant jusqu’à 500 000 dollars.

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Si l’objectif du fonds consiste à aider les entrepreneurs, il ne néglige pas la création de valeur, bien au contraire. Il s’agit de cibler des entreprises à fort potentiel de croissance et de remédier à l’absence de business angels et de capital-risqueurs en Afrique. Un pari qui pourrait s’avérer tout à fait rentable si l’on considère que les investissements dans les infrastructures de communication sans fil sur les cinq prochaines années devraient atteindre 40 milliards de dollars.

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