Crise au Burundi : à l’ONU, la France réclame la fin des violences

Le Conseil de sécurité de l’ONU discute depuis lundi d’un texte qui proposerait de sanctionner les auteurs des violences au Burundi ou ceux qui empêchent tout dialogue entre le gouvernement et l’opposition.

Des manifestants lors des funérailles d’un journaliste tué avec sa famille, à Bujumbura le 20 octobre 2013. © AFP/Landry Nshimiye

Des manifestants lors des funérailles d’un journaliste tué avec sa famille, à Bujumbura le 20 octobre 2013. © AFP/Landry Nshimiye

Publié le 9 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Alors que le Conseil de sécurité se réunit à New York depuis lundi 9 novembre (à 20h00 GMT), l’ambassadeur adjoint de la France auprès des Nations unies, Alexis Lamek, l’a appelé à « agir » et à prendre « ses responsabilités ». « Nous sommes très inquiets par ce que nous voyons au Burundi, cet accroissement de violences politiques et ce discours de haine dans une région où c’est particulièrement inquiétant », a déclaré le diplomate à des journalistes.

Paris va proposer une résolution dans ce sens au Conseil de sécurité, réuni sur cette crise , selon des diplomates. Des négociations sont en cours sur un texte qui proposerait de sanctionner les auteurs des violences ou ceux qui empêchent tout dialogue entre le gouvernement et l’opposition.

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Reste à savoir si la Russie et d’autres pays africains soutiendront ces sanctions, certains considérant ces troubles comme des problèmes internes au pays.

L’ambassadeur britannique à l’ONU, Matthew Rycroft a réclamé des mesures fortes pour empêcher le pays de sombrer dans un génocide. « Nous nous souvenons de ce qui s’est passé dans la région, dans le Rwanda voisin il y a 21 ans », a-t-il rappelé. « Nous ne devons pas laisser l’histoire se répéter », a-t-il martelé.

La communauté internationale craint des violences à grande échelle, certains durs du pouvoir ayant récemment multiplié les propos incendiaires aux connotations ethniques, dans un pays à l’histoire post-coloniale jalonnée de massacres entre Hutus et Tutsis.

Opérations de ratissage

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Lundi matin, à Musaga, quartier sud de Bujumbura et un des hauts-lieux des manifestations déclenchées fin avril à l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza à un 3e mandat, « des criminels armés » ont, selon un gradé de la police, lancé une grenade sur une patrouille de police qui a répliqué. Un policier a été blessé par cette grenade, selon ce responsable.

« Deux personnes, dont un étudiant qui sortait de sa maison, ont été tuées par ces policiers qui tiraient dans tous les sens », a de son côté raconté un témoin, une version confirmée par deux autres habitants.

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L’ONU a rapporté lundi qu’un de ses employés figurait parmi les neuf personnes tuées dans la nuit de samedi à dimanche dans l’attaque d’un bar de Kanyosha, un autre quartier d’opposants du sud de la capitale, dans un scénario qui fait penser à une exécution.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est déclaré lundi « extrêmement préoccupé par la violence » et a ajouté qu’il avait installé des postes de premiers soins dans plusieurs quartiers pour soigner les blessés.

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