Tunisie : quand les députés enterrent à tort une militante de l’indépendance algérienne

Le Parlement tunisien a été plongé dans l’embarras mardi après avoir prié en séance plénière à la mémoire de la militante algérienne Djamila Bouhired. En effet, celle-ci est a priori toujours bien vivante.

L’Assemblée nationale tunisienne. © AFP

L’Assemblée nationale tunisienne. © AFP

Publié le 10 novembre 2015 Lecture : 1 minute.

Sur une vidéo de la séance, relayée par des médias locaux, Yamina Zoghlami, du parti islamiste Ennahdha, annonce la mort de Mme Bouhired, l’air attristé. Président de séance, Abdelfattah Mourou, issu de la même formation, prend à son tour la parole.

« S’il y a quelqu’un d’autre qui est mort, vous me le dites pour réciter la fatiha pour tout le monde », déclare-t-il, tandis que les députés commencent à se lever pour rendre un hommage. La fatiha est alors récitée dans l’hémicycle pour rendre hommage à l’âme du défunt.

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« Qu’est-ce qu’on fait de la fatiha maintenant ? »

Quelque temps après, Abdelfattah Mourou, également vice-président du Parlement, intervient à nouveau, manifestement mécontent, pour faire état d’un message de l’ambassade d’Algérie. « On vient d’être informé par l’ambassade algérienne qu’elle est en vie. (…) Madame Zoghlami, tu as tué cette femme et nous avons lu la fatiha alors qu’elle est encore en vie ! », s’exclame-t-il.

« Qu’est-ce qu’on fait de la fatiha maintenant ? », s’interroge-t-il encore, avant de sermonner la députée. Née en 1935, Djamila Bouhired est une figure historique de la lutte pour l’indépendance algérienne. La rumeur de sa mort avait circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux, par le biais notamment de photos accompagnées de message de sympathie envers une grande combattante.

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