L’industrie touristique nord-africaine craint les retombées du crash dans le Sinaï

Le crash d’un avion russe en Égypte risque d’aggraver la crise traversée par l’industrie touristique en Afrique du Nord, au profit de la Turquie et des destinations du Golfe persique.

Walter Mzembi et Alain Saint-Ange ne seront pas à la tête de l’OMT © Fethi Belaid/AFP

Walter Mzembi et Alain Saint-Ange ne seront pas à la tête de l’OMT © Fethi Belaid/AFP

Publié le 11 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

« L’Égypte ne sera plus dans les petits papiers des Britanniques pour un moment, certainement jusqu’en 2016 », prévient Derek Moore, président de l’Association des tours-opérateurs indépendants, selon qui « il y aura de l’inquiétude à propos d’une nouvelle attaque à la bombe dans un avion ainsi qu’autour de la sécurité laxiste à l’aéroport de Charm », d’où avait décollé l’avion russe qui s’est écrasé dans le Sinaï.

250 millions de pertes par mois

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Le gouvernement britannique a été le premier à annoncer qu’il privilégiait l’hypothèse d’une bombe pour le crash qui a fait 224 morts et à vouloir évacuer ses ressortissants. La Russie a décidé d’interdire tous les vols à destination de l’Égypte jusqu’à nouvel ordre. Avant le drame, 62 % des touristes qui se rendaient par avion à Charm el-Cheikh venaient de ces deux pays.

Le ministre égyptien du tourisme, Hesham Zaazou, a annoncé ce mercredi, que la suspension des vols depuis le Royaume-Uni et la Russie devrait entraîner une perte de 2,2 milliards de libres égyptiennes (254 millions d’euros) par mois, a rapporté Reuters.

L’an dernier, 9,9 millions de touristes ont visité l’Égypte – soit bien moins que les 14,7 millions en 2010, venus avant le « printemps arabe » – et ce chiffre devrait encore chuter.

Au-delà de l’Égypte

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Déjà attirantes pour les vacanciers au portefeuille bien garni et tournés vers le shopping, les destinations du Golfe persique, à quelques heures de vol seulement de l’Europe, pourraient tirer leur épingle du jeu et attirer une clientèle plus large au détriment des pays d’Afrique du Nord.

« De nombreux voyages organisés ont été annulés », a expliqué à l’AFP Nadejda Popova, analyste au cabinet Euromonitor International. « La Tunisie partage une frontière inquiétante avec la Libye, où la situation empire et d’où des activistes arrivent, exportant l’idéologie » islamiste radicale.

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« Les gens veulent être certains qu’ils ne courent aucun risque », a ajouté l’experte qui cite des destinations comme Dubaï, Abou Dhabi, le Qatar mais aussi Oman, susceptible selon elle de remplacer le Maroc dans le coeur des touristes en quête d’authenticité.

Des pays du sud de l’Europe devraient aussi profiter du mouvement, notamment la Grèce, Chypre, l’Espagne, l’Italie et la Bulgarie, des destinations déjà appréciées des Russes, a ajouté Nadejda Popova.

Malgré sa proximité d’une Syrie en pleine guerre civile, la Turquie, qui correspond à la même gamme de prix que l’Égypte et est dotée d’aéroports et d’hôtels flambant neufs et d’une solide réputation sur le plan sécuritaire, parait une intéressante alternative. Selon des spécialistes du secteur, des Russes qui prévoyaient de partir en Égypte changent déjà leur réservation pour la Turquie.

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