Burkina : la commission d’enquête sur le putsch affirme en avoir identifié les commanditaires
La Commission d’enquête sur le putsch manqué du 17 septembre au Burkina Faso assure en avoir identifié les commanditaires, complices et exécutants, a annoncé jeudi son président.
« Les investigations nous ont permis d’identifier des personnes qui sont soit commanditaires de ce coup d’État, soit complices, soit des exécutants », a déclaré Simplice Poda, le président de la commission d’enquête, après avoir remis le rapport au Premier ministre Isaac Zida à Ouagadougou.
Ce rapport, dont le contenu n’a pas été dévoilé, avait été commandé par le gouvernement le 25 septembre pour situer les responsabilités, identifier les auteurs, complices, militaires et civils, impliqués dans la tentative de coup d’État.
« Nous avons identifié les personnes mais cela ne fait pas d’elles des coupables, elles jouissent de la présomption d’innocence », a noté Simplice Poda. « La commission n’a pas fait de recommandations aux autorités parce qu’il s’agit d’une enquête », a-t-il précisé.
Les victimes auditionnées
Il a affirmé que la commission composée de huit personnes (cinq gendarmes, un commissaire de police, un greffier et un magistrat) a auditionné beaucoup de personnes, dont toute la hiérarchie militaire. « Beaucoup de victimes (211 au total) se sont présentées : des blessés, des gens qui ont eu leurs biens saccagés », a-t-il indiqué.
« Vu le temps imparti, nous ne pouvons pas dire que nous avons auditionné tout le monde surtout qu’il y a aussi des gens qui ne sont plus au pays, qui ont dû prendre la fuite », a encore ajouté Simplice Poda.
Interrogé sur des implications extérieures évoquées par la justice militaire, qui a notamment autorisé la perquisition du domicile ouagalais de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Simplice Poda s’est refusé à tout commentaire.
Parallèle à la justice militaire
« Le peuple burkinabè tout entier attendait les résultats de vos travaux (…) nous allons pouvoir ensemble voir ce que vous avez pu obtenir au bout de 30 jours de dur labeur dans des conditions assez difficiles mais c’est ça aussi être Burkinabè, il faut savoir rendre possible ce qui est impossible au regard des conditions modestes », a quant à lui déclaré Yacouba Isaac Zida.
L’enquête de la commission est différente de l’enquête judiciaire ouverte par la justice militaire, qui a convoqué le Premier ministre pour l’auditionner jeudi 12 novembre. Une vingtaine de militaires, essentiellement du RSP, dont le général Gilbert Diendéré, ont déjà été mis aux arrêts. Le général Diendéré a été notamment inculpé de crimes contre l’humanité. L’ex-ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé est lui inculpé notamment de haute trahison.
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