Les énergies renouvelables devant le charbon d’ici 2040, selon l’AIE

La part du charbon dans le bouquet énergétique mondial devrait décliner au profit des énergies renouvelables non hydrauliques, celles-ci devenant à partir du début des années 2030 la plus importante source de production d’électricité, a estimé mardi l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) à l’occasion du lancement de sa grande étude prospective annuelle.

Publié le 12 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Selon l’AIE, la part de charbon utilisée dans la production d’électricité passera en effet de 41 % à 30 % à l’horizon 2040, alors que celle des énergies renouvelables (hors énergie hydraulique) dans le bouquet énergétique augmentera dans la même proportion.

Alors que l’Agence prévoit une hausse de la demande énergétique mondiale de près d’un tiers d’ici 2040, elle observe en effet que les politiques gouvernementales devraient permettre d’encadrer une telle croissance, en favorisant les énergies renouvelables et les technologies qui augmentent l’efficacité énergétique dans la production d’électricité.

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Efficacité énergétique

Selon elle, le lien qui existait traditionnellement entre croissance économique mondiale, demande énergétique et émissions de gaz à effet de serre est ainsi en train de s’affaiblir.

«L’efficacité énergétique joue un rôle essentiel dans la limitation à un tiers de la croissance de la demande énergétique d’ici à 2040, alors que l’économie mondiale croîtra de 150%», a souligné le bras énergétique des pays développés de l’OCDE.

Or, alors que la demande mondiale d’électricité devrait augmenter de 70 % d’ici 2040, les efforts concertés pour réduire les conséquences environnementales de la production d’électricité devraient de fait propulser les énergies renouvelables en tête du bouquet énergétique.

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Un élan politique et économique encourageant

«Les énergies renouvelables connaissent une forte croissance. L’an dernier, environ la moitié des nouvelles capacités électriques provenaient des énergies renouvelables (énergie hydroélectrique, éolienne et solaire)», atteignant un niveau record de 130 gigawatts (GW), a déclaré Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE lors d’une conférence de presse.

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«Alors que 60 cents de chaque dollar investi dans de nouvelles centrales électriques d’ici 2040 seront dépensés pour des technologies d’énergies renouvelables, la production globale d’électricité basée sur des sources renouvelables augmentera de quelque 8.300 térawatts-heure (TWh), soit l’équivalent de la production combinée de toutes les centrales produisant de l’électricité à partir d’énergies fossiles en Chine, aux États-Unis et dans l’Union européenne», anticipe l’AIE.

Ainsi, même si la Chine restera le plus gros producteur et consommateur de charbon au monde d’ici 2040, elle sera aussi « le champion des énergies renouvelables » sur la période, a souligné M. Birol.

L’Agence internationale de l’Energie prévoit en effet que le pays, engagé dans rééquilibrage structurel de son économie vers le secteur des services, déploiera à l’horizon 2040 plus de capacités de production d’énergies renouvelables que nul autre.

Compétitif

Fatih Birol a en outre dit s’attendre à ce que le secteur des énergies renouvelables devienne de plus en plus compétitif.

«Nous nous attendons à ce que les énergies renouvelables (solaire et éolienne terrestre) continuent à être moins chères», de même que les technologies augmentant l’efficacité énergétique, a indiqué le directeur exécutif de l’AIE.

À l’inverse, selon lui, produire de l’électricité à partir de pétrole et de gaz coûtera de plus en plus cher en raison de l’évolution vers des champs plus complexes à exploiter.

« En conséquence, nous voyons un élan politique et économique encourageant les technologies énergétiques propres et l’équilibre du marché se fera en faveur des énergies plus propres pour ce qui est des coûts et des investissements à venir », a-t-il ajouté.

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Makhtar Diop est le vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique. © Bruno Levy/Africa CEO Forum

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