Guinée : premières livraisons de fer
L’ouverture officielle de la mine de fer de Forécariah annonce les premières cargaisons de fer guinéen. En attendant la réalisation des nombreux autres projets de développement à travers le pays.
Déjà dominante sur le marché de la bauxite, le minerai qui permet de produire l’aluminium, avec un tiers des approvisionnements internationaux, la Guinée fait l’objet de marques d’intérêt croissantes pour ses réserves de fer. Le gouvernement guinéen, en joint-venture avec Bellzone, une junior minière australienne enregistrée à Jersey et cotée sur le marché alternatif à Londres (AIM), et China International Fund (CIF), a inauguré dimanche Forécariah, la première mine de fer opérationnelle du pays.
La Guinée détient 15% de la coentreprise et les deux autres actionnaires se partagent le solde à parité, soit 42,5%. « Pour un investissement total de 300 millions de dollars, la mine devrait produire 4 millions de tonnes par an », a expliqué Jack Cheung, dirigeant de CIF pour la Guinée, à Reuters. Les réserves totales sont estimées à 40 millions de tonnes. Le contrat avec le gouvernement guinéen prévoit la construction d’infrastructures dont la plus remarquable est le port de Forécariah, point de passage de la production de la mine. Le port est construit par la joint-venture Guinea Development Corporation et la première cargaison devrait être exportée à la fin du mois de juin.
Dette : marge de manœuvre supplémentaire pour la Guinée
La France et la Guinée ont signé un accord d’allégement de la dette publique extérieure de la Guinée conformément à l’accord du 11 avril 2012 entre le gouvernement guinéen et les créanciers du Club de Paris. En conséquence, les échéances dues par la Guinée sont différées et rééchelonnées sur 8 ans. Les arriérés sur ces créances sont différés et rééchelonnés sur 3 ans.
Dans le cadre de son effort bilatéral additionnel, la France annule pour un montant de 53,7 millions d’euros. La dette d’aide publique au développement est rééchelonnée à hauteur de 97,1 millions d’euros. De son côté, la Guinée s’est engagée à mettre en œuvre le programme de réformes qui devrait lui permettre d’atteindre dans les meilleurs délais le point d’achèvement de l’initiative PPTE et de bénéficier alors de la part restante de l’allègement de sa dette par les créanciers du Club de Paris. N.T.
Bellzone est exclusivement active en Guinée. Dirigée depuis peu par Glenn Baldwin, un ancien de Gold Fields, elle dispose d’un actif très prometteur, la mine de fer de Kalia, pour laquelle elle doit publier une étude de faisabilité définitive courant juin et qui pourrait produire 10 millions de tonnes de minerai de fer par an. Elle contrôle aussi des permis sur la zone minière de Sadeka, riche en cuivre et en nickel.
Depuis 2010, Bellzone est associée au chinois CIF, qui apporte les financements nécessaires au développement des infrastructures des différents projets miniers, en échange d’un droit sur les minerais extraits.
Potentiel ferreux guinéen
Le sous-sol guinéen recèle beaucoup de richesses minérales (70% de ses exportations), mais le fer représente son potentiel le plus important et Bellzone et CIF ne sont pas les seuls opérateurs actifs dans ce domaine. D’autres coentreprises dépensent des milliards pour mettre sur pied des projets de grande envergure. Ainsi, Rio Tinto et Chinalco sont alliés pour l’exploitation de la mine de Simandou, tandis que le brésilien Vale s’est associé à l’israélien BSG Resources à Zogota.
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