Niger – Hama Amadou : « Nous verrons bien qui sont les lâches »

L’opposant nigérien et candidat à la présidentielle de 2016 a annoncé jeudi soir sur France 24 qu’il rentrait au Niger. Jeune Afrique s’est entretenu avec Hama Amadou à quelques heures de son départ de la France pour Niamey.

Hama Amadou © Vincent Fournier pour J.A.

Hama Amadou © Vincent Fournier pour J.A.

Publié le 13 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est l’heure du retour pour Hama Amadou, candidat à la prochaine élection présidentielle nigérienne dont 1er tour est fixé au 21 février. Exilé depuis plus d’un an en France, l’opposant avait fui son pays dans des conditions rocambolesques alors qu’il était impliqué dans une affaire de trafics de bébés et convoqué par la justice. Il devrait retrouver ses proches ce samedi 14 novembre. Le patron du Moden-Lumana, l’un des trois principaux partis du Niger, l’a annoncé sur France 24 le 12 novembre, faisait fi des menaces qui pèsent sur lui : le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, a affirmé à plusieurs reprises qu’il serait arrêté dès qu’il mettrait « pied sur le territoire national ». Entretien à quelques heures de son départ pour Niamey.

Jeune Afrique : Pourquoi rentrez-vous maintenant ?

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Parce que je suis candidat (à l’élection présidentielle, ndlr) et qu’un candidat doit être sur place. J’avais dit en octobre que j’allais bientôt rentrer. J’avais besoin, avant, de finaliser des contacts en France et à l’étranger. C’est chose faite.

Des contacts ? Dans le but de prendre vos précautions ?

Quand on fait face à un État, quel genre de précaution peut-on prendre ? Tout ce que je peux faire, c’est de mettre le gouvernement nigérien devant ses responsabilités.

Vous aviez quitté le Niger, au mois d’août 2014, car vous disiez craindre pour votre vie. Ce n’est plus le cas ?

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Non, car maintenant, le monde entier est au courant de la situation. S’ils s’amusent à ça, ils devront répondre de leurs actes. Mais quand je vois comment ils agissent, je ne peux être sûr de rien.

Un comité d’accueil vous attend-il à Niamey ?

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Je ne serai que celui qui rentre d’exil. Mais mon parti et l’opposition vont certainement manifester leur solidarité.

Ma priorité sera de régulariser ma situation par rapport à la justice

Quel sera votre programme, une fois au Niger ?

Ma priorité sera de régulariser ma situation par rapport à la justice, car un mandat d’arrêt national a été lancé contre moi par un juge d’instruction. Ce juge n’est plus là. Mais le mandat est toujours là. Je dois régler ça. Je me présenterai donc devant le procureur. Maintenant, le ministre de l’Intérieur a plusieurs fois déclaré qu’il me ferait arrêter dès mon arrivée. Nous verrons s’il le fera dans le but de m’humilier.

Avez-vous reçu des menaces des autorités depuis l’annonce de votre retour ?

Non. Je sais juste qu’elles m’attendent de pied ferme. Elles disaient que je suis un lâche. Nous verrons bien qui sont les lâches.

L’opposition craint des fraudes. Croyez-vous en des élections équitables ?

Je suis certain qu’il y aura une alternance. Et toutes les manœuvres et les fraudes n’y changeront rien. Soit les élections se font dans des conditions normales, et les plus forts gagneront, c’est-à-dire l’opposition. Soit il y a des fraudes, et alors l’issue sera dramatique pour tout le monde.

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L’opposant nigérien, à Jeune Afrique, le 15 septembre. © VINCENT FOURNIER/J.A.

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