Le chef du groupe État islamique en Libye tué par une frappe américaine
Les États-Unis ont pour la première fois vendredi bombardé le groupe État islamique en Libye, éliminant dans une frappe aérienne l’Irakien Abou Nabil, présenté comme le chef du groupe extrémiste dans le pays.
« La mort de Nabil va amoindrir les capacités de l’EI à atteindre ses objectifs en Libye », s’est félicité dans un communiqué Peter Cook, le porte-parole du Pentagone.
Le porte-parole a précisé que la frappe avait été « autorisée et initiée avant l’attaque terroriste sur Paris ».
Revendiquée par le groupe Etat islamique, cette série d’attaques en six endroits de la capitale française a tué au moins 129 personnes et blessé 352 autres.
« Le plus haut responsable de l’EI en Libye »
Selon le porte-parole du Pentagone, Abou Nabil, alias Wissam Najm Abd Zayd al Zubaydi, a longtemps été « un militant d’Al Qaida » et était « le plus haut responsable de l’EI en Libye ».
Il pourrait notamment être « le porte-parole s’exprimant dans une vidéo montrant l’exécution de chrétiens coptes », publiée par les jihadistes ultra-radicaux en février 2015, a-t-il dit.
Sur cette video, des hommes portant des combinaisons oranges, semblables à celles d’autres otages exécutés ces derniers mois en Syrie, sont alignés sur une plage les mains menottées dans le dos, avant que leurs bourreaux ne les décapitent au couteau.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis l’an dernier, l’une basée à Tripoli et l’autre, la seule reconnue internationalement, basée dans l’est.
En Libye, les attaques du groupe EI ont surtout touché la ville de Syrthe (sud) mais les jihadistes ont pu être chassés de Derna, dans l’est.
Dans ce pays, les exécutions et autres crimes « attribués à l’EI ou à d’autres organisations alliées dépassent très largement en nombre ceux perpétrés par d’autres » organisations, avait souligné récemment la procureure du Tribunal pénal international (TPI) Fatou Bensouda devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
« Les terroristes associés à l’EI doivent savoir ceci: vos jours sont comptés et vous serez vaincus », avait déclaré vendredi matin le secrétaire d’Etat américain John Kerry, au lendemain d’une frappe américaine visant en Syrie « Jihadi John », le bourreau britannique du groupe Etat islamique.
En juin dernier, les Etats-Unis avaient mené un autre bombardement aérien en Libye, qui visait le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, lié à Al-Qaïda. La mort du chef jihadiste n’a jamais pu être confirmée avec certitude.
Selon un responsable américain, l’attaque menée vendredi contre Abou Nabil a été menée par des avions F-15, comme celle contre Mokhtar Belmokthar.
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