RDC : l’ex-chef de milice Germain Katanga veut rentrer au pays et provoque l’inquiétude

De chef de milice à agriculteur. Germain Katanga, condamné et détenu par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye et dont la peine vient d’être écourtée, veut revenir en RDC après sa libération, qui devrait avoir lieu en janvier 2016.

Germain Katanga à la CPI, en mai 2014. © AP/SIPA

Germain Katanga à la CPI, en mai 2014. © AP/SIPA

Publié le 16 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Germain Katanga a « exprimé son souhait de revenir en RDC et notamment à Aru, en Ituri [au nord-est du pays] pour devenir agriculteur et vivre près de sa famille », a affirmé Margot Tedesco, coordonnatrice chargée de la sensibilisation pour la CPI en RDC, lors d’une conférence de presse tenue lundi 16 novembre.

Commandant des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI), Germain Katanga avait été transféré à La Haye fin 2007. En mars 2014, il y avait été condamné à 12 ans de réclusion pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans l’attaque, en 2003, d’un village du nord-est de la RDC ayant fait environ 200 morts.

la suite après cette publicité

Les regrets de Germain Katanga 

Vendredi 13 novembre, la CPI avait annoncé qu’il bénéficierait d’une libération anticipée, à compter du 18 janvier 2016. Une décision prise en vertu du règlement de la CPI s’appliquant aux personnes ayant purgé les deux tiers de leur peine. La Cour a motivé sa décision par les « regrets » exprimés par Germain Katanga, sa « volonté […] de coopérer » avec la justice et son « comportement » démontrant « qu’il désavoue ses crimes ».

Sa libération inquiète l’organisation de défense des droits de l’homme américaine Human Rights Watch (HRW). La CPI « a la responsabilité de surveiller la situation sécuritaire et de s’assurer que les victimes, témoins et intermédiaires qui ont été impliqués dans [son procès] sont en sécurité », a souligné vendredi HRW. Avant de demander à la Cour d’expliquer cette libération anticipée « aux communautés affectées et préparer [son] retour » au pays.

« Rien de particulier », selon le gouvernement congolais 

la suite après cette publicité

Ce dont ne s’est pas ému le gouvernement congolais. Germain Katanga « a été poursuivi, jugé, condamné et maintenant il bénéficie de la réduction de sa peine. Il n’y a rien de particulier dans cette libération », a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. « C’est un Congolais, il est libre de revenir dans son pays et d’aller s’installer où il veut », a-t-il ajouté.

De son côté, la CPI a estimé que « la libération anticipée de M. Katanga pourrait donner lieu à une certaine instabilité sociale en RDC », mais « pas d’un niveau significatif ». Reste qu’après une décennie sanglante qui a coûté la vie à 60 000 personnes selon certaines ONG, l’Ituri reste, comme d’autres régions de l’Est du pays, soumise à une violence chronique.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Germain Katanga à la CPI, en mai 2014. © AP/SIPA

RDC : la Cour pénale internationale réduit la peine de Germain Katanga

Contenus partenaires