Maroc : grandes incertitudes autour de la recapitalisation de la Samir

Alors qu’il s’était engagé à injecter 6,7 milliards de dirhams dans le capital de sa filiale marocaine, le raffineur Samir, avant le 15 novembre, le groupe saoudien Corral n’a toujours pas déboursé les fonds. Au grand dam des autorités marocaines, qui refusent de nouvelles négociations.

Mohammed Al Amoudi. © DR

Mohammed Al Amoudi. © DR

fahhd iraqi

Publié le 16 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Nouvelle déconvenue pour la Samir. Alors qu’un début de sortie de crise se profilait à l’horizon à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire du 16 octobre dernier, le sort du raffineur marocain est à nouveau incertain. Lors de cette rencontre, les actionnaires de Samir (détenu à 67 % par le holding saoudien Corral) avaient approuvé une augmentation de capital de 10 milliards de dirhams (plus de 900 millions d’euros) afin de répondre aux difficultés financières de l’entreprise.

Hors de question

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Selon nos informations, l’engagement – formulé par écrit – de Mohammed Al Amoudi, patron de Corral, de décaisser sa participation au plan de recapitalisation, environ 6,7 milliards de dirhams, dans un délai de 30 jours n’a tout simplement pas été respecté.

« Pour l’heure, le groupe Coral n’a pas mis le moindre kopeck de sa quote-part dans l’augmentation de capital approuvée lors de l’Assemblée générale extraordinaire », confirme à Jeune Afrique un haut responsable public marocain. Et d’ajouter : « Les pouvoirs publics sont en train d’étudier toutes les possibilités de recours. Mais il est hors de question que l’État ou les banques abandonnent leurs créances. »

Durement affectée par le recul du prix du pétrole, la Samir accumule en outre une dette bancaire et obligataire qui dépasse 20 milliards de dirhams. Ses actifs ont été en août dernier par l’administration douanière marocaine en raison de charges impayées estimées à 13 milliards de dirhams.

Plus de négociation possible

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Pour certains observateurs, la « volte-face » de Cheikh Al Amoudi ne constitue pas vraiment une surprise : trois jours avant l’expiration du délai fixé pour l’augmentation de capital, des sources au sein de Corral laissaient entendre que le groupe saoudien n’envisageait pas de renflouer le capital de sa filiale marocaine. Dans un article paru sur le quotidien Achark Al Awsat, un de ses responsables expliquait sous couvert d’anonymat s’attendre à « se retrouver à la table des négociations avec les autorités marocaines qui doivent consentir des efforts ».

Côté gouvernement marocain, cette option est hors de question. « Nous avons reçu à deux reprises le cheikh Al Amoudi depuis le déclenchement de cette affaire en août dernier. Et cela fait des années que nous essayons d’aider cette entreprise qui a obtenu des avantages que nulle autre société n’a eu au Maroc, indique notre source. Aujourd’hui, il est temps que le management prenne ses responsabilités. Nous ne céderons à aucune forme de chantage. »

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Stockage

Malgré la position de la Samir comme unique raffineur du royaume, le marché marocain continue d’être alimenté en produits pétroliers, les distributeurs locaux ayant massivement investi dans leurs capacités de stockage. Pour les salariés de la Samir, qui sont plusieurs dizaines à être au chômage technique, la précarité de la situation est de plus en plus intenable.

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