Afrique du Sud : le « docteur-la-mort » bientôt interdit d’enseigner ?

Les étudiants en médecine de la prestigieuse université de Stellenbosch, dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud, ont exigé lundi que le médecin sud-africain Wouter Basson, surnommé « docteur-la-mort » pour son sinistre rôle pendant le régime d’apartheid, ne puisse plus pouvoir enseigner.

Wouter Basson était le chef du département de guerre chimique et biologique pour le gouvernement sud-africain pendant l’apartheid. © Themba Hadebe/AP/Sipa

Wouter Basson était le chef du département de guerre chimique et biologique pour le gouvernement sud-africain pendant l’apartheid. © Themba Hadebe/AP/Sipa

Publié le 16 novembre 2015 Lecture : 1 minute.

« Pendant l’apartheid [qui a pris officiellement fin en 1994], Wouter Basson était le chef du département de guerre chimique et biologique pour le gouvernement sud-africain et est accusé de crimes multiples contre l’humanité », a explique, le 16 novembre, l’Association des étudiants en médecine de Tygerberg qui exige que ce « docteur-la-mort » ne puisse plus donner cours à l’université.

« Wouter Basson enseigne à des étudiants de quatrième année qui se rendent à tour de rôle à Mediclinic », un groupe d’hôpitaux privés en Afrique du Sud, a dénoncé l’association.

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« Interdire tout contact » entre Basson et les étudiants

Tout en reconnaissant que Basson n’est pas directement employé par l’université de Stellenbosch, ce regroupement d’étudiants sud-afrcains lance « un appel clair à la direction pour qu’elle lui interdise tout contact avec les étudiants ».

En 2002, Wouter Basson, ancien chirurgien en chef des forces armées sud-africaines, avait été acquitté par la Haute Cour de Pretoria pour 67 chefs d’inculpation dont meurtre, fraude et trafic de drogue.

Mais en 2013, le Conseil sud-africain de l’ordre des médecins l’avait reconnu coupable d’infraction au code éthique. Il était poursuivi pour avoir notamment fourni des capsules de cyanure à des militaires et des drogues en vue d’enlèvements. Il se bat actuellement pour éviter son exclusion de l’ordre des médecins.

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Réponse de l’université

L’université de Stellenbosch, située à 50 km à l’est du Cap, a réagi lundi en affirmant que Wouter Basson n’avait « pas été impliqué, à titre officiel, dans la formation ou la supervision des étudiants », depuis sa condamnation en 2013. Puisqu’il intervient « pro bono » – à titre volontaire – auprès des étudiants.

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Pour l’instant, il est encore tôt pour savoir si les étudiants remporteront cette nouvelle bataille. La semaine dernière, ils avaient obtenu, après des mois de protestation, que les cours à Stellenbosch, université qui a formé plusieurs théoriciens de l’apartheid, soient enseignés en anglais, et non plus en afrikaans, la langue de la minorité blanche.

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