Logistique : l’Afrique comble son retard

Rail, route, transport aérien et maritime… Selon un classement de la Banque mondiale, l’Afrique du Sud, la Tunisie et le Maroc affichent les infrastructures commerciales les plus compétitives du continent.

Grâce notamment à Tanger Med, le Maroc est passé en deux ans du 113e au 50e rang. © Hassan Ouazani/J.A.

Grâce notamment à Tanger Med, le Maroc est passé en deux ans du 113e au 50e rang. © Hassan Ouazani/J.A.

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Publié le 20 juin 2012 Lecture : 3 minutes.

L’Afrique a sensiblement amélioré ses performances logistiques ces dernières années. Selon la dernière étude sur le secteur, intitulée « Connecting to Compete » et que vient de publier la Banque mondiale, le continent commence à combler son « fossé logistique » avec le reste de la planète. Réalisé pour la troisième fois (après 2007 et 2010), le document mesure l’efficacité logistique de 155 pays à travers le monde après une enquête menée directement auprès des professionnels concernés (rail, route, aérien, maritime).

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Cette année, la Banque mondiale note une très nette progression dans certains pays d’Afrique, à commencer par le Maroc, passé en deux ans de la 113e à la 50e place du classement. « Seuls les pays qui ont poursuivi des réformes résolues ont continué d’améliorer leurs performances », constatent les rédacteurs, qui attribuent justement les bons résultats marocains à « la stratégie globale mise en oeuvre pour améliorer la connectivité du pays et tirer avantage de sa proximité avec l’Europe ».

Quant au Cameroun, s’il perd une place (du 105e au 106e rang), l’enquête revient sur les effets positifs de la réforme des services douaniers lancée en 2007.

Le royaume rejoint ainsi l’Afrique du Sud (23e) et la Tunisie (41e) dans le top 50 des pays les plus performants. Il compte aller plus loin en mettant en place une Agence marocaine de développement de la logistique, dont l’objectif sera de renforcer l’efficacité d’un secteur aux missions beaucoup plus complexes depuis l’inauguration, début 2012, de l’usine Renault à Tanger (400 000 véhicules prévus par an et destinés à l’export). Par ailleurs, quelque 2 200 ouvriers s’activent actuellement sur le chantier du port de Tanger Med 2. Celui-ci comprendra une digue de 4,8 km de long qui abritera un bassin de 160 ha et un nouveau terminal. D’ici à 2016, Tanger Med 2 ajoutera ainsi une capacité de 5,2 millions de conteneurs aux 3 millions de Tanger Med 1. Autre atout : le projet du TGV Tanger-Rabat-Casablanca, programmé vers 2015.

Guichet unique

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La Banque mondiale cite d’autres exemples d’initiatives prises ces dernières années au Bénin et au Cameroun. La réorganisation des terminaux du port de Cotonou et la mise en place en octobre 2011 d’un guichet unique, permettant de simplifier les procédures d’entrée et de sortie des marchandises et donc d’améliorer la productivité des terminaux, ont fait gagner deux places au Bénin (du 69e au 67e rang). Quant au Cameroun, s’il perd une place (du 105e au 106e rang), l’enquête revient sur les effets positifs de la réforme des services douaniers lancée en 2007. L’introduction d’un système de contrôle des performances des agents a permis au pays de « faciliter les échanges commerciaux et de collecter davantage de recettes, tout en luttant efficacement contre la corruption », insiste l’étude.

Mais tous les pays africains n’ont pas connu une telle évolution, puisque huit d’entre eux occupent les dix dernières places d’un classement dominé par les économies à hauts revenus que sont Singapour (1er), Hong Kong (2e) ou encore l’Allemagne (4e). Le degré de développement seul ne suffit pourtant pas à expliquer les performances logistiques d’un pays. « Les États insulaires, enclavés ou sortant d’un conflit sont le plus souvent les moins efficaces », remarque la Banque mondiale. Se reconnaîtront, à des degrés divers : les Comores (146e), l’Érythrée (147e), le Soudan (148e), la Sierra Leone (150e), le Tchad (152e) et le Burundi (155e).

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Dans un contexte marqué par « le ralentissement économique mondial observé ces deux dernières années », la Banque mondiale insiste sur l’importance de la logistique, « véritable colonne vertébrale des échanges commerciaux et donc de la croissance ». L’institution rappelle au passage que 10 % de ses projets de financement sont liés à ce secteur. 

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