Poulina veut oublier la Libye et l’Algérie

Affecté par l’arrêt de ses activités en Libye, Poulina veut voir plus loin : il investit au Maroc ainsi qu’au Sénégal, considéré comme un tremplin vers le sud du Sahara.

Abdelwaheb Ben Ayed, fondateur de Poulina, s’est exprimé le 7 juin face à la communauté financière. © DR

Abdelwaheb Ben Ayed, fondateur de Poulina, s’est exprimé le 7 juin face à la communauté financière. © DR

Publié le 8 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Poulina ne veut plus de la Libye. Le groupe tunisien diversifié, qui réalise 44% de ses revenus dans l’aviculture, a vu ses profits baisser de 39 %. Hausse du prix des matières premières, augmentation des salaires, baisse de la productivité à la suite de grèves prolongées expliquent cette érosion, mais pas seulement. L’arrêt de l’activité en Libye y est aussi pour beaucoup. Les conséquences pourraient se faire sentir encore dans les années à venir et Poulina s’est vu contraint de revoir rapidement ses implantations pour composer avec la nouvelle donne politique régionale.

« Étant donné la situation en Libye, nous pensons que ce pays ne sera plus ce qu’il était. Ils ont commencé à mettre des barrières douanières pour avantager les produits libyens, par conséquent, les choses ne se présentent plus de la même façon », a déclaré Abdelwaheb Ben Ayed, fondateur et président directeur général du holding, le 7 juin, lors d’une réunion organisée avec la communauté financière.

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La Libye ne sera plus ce qu’elle était.

Conséquence : « pour les deux projets qui devaient se réaliser en Libye, l’un sera réalisé à Tunis et le second au Maroc. Nous pensons que l’industrialisation de la Libye va marquer un pas. En fait, il y a des changements en Libye mais aussi en Algérie où il est devenu très difficile d’investir à cause des décisions gouvernementales. C’est un pays où il devient difficile d’investir. Donc, nous devons chercher où placer nos investissements pour essayer d’avoir le meilleur rendement possible. » 

De nouveaux pays consommateurs

Au cours des quatre dernières années, sur un total de 554 millions de dinars d’investissement, Poulina en a consacré 26 % à l’Algérie, la Libye, le Maroc et la Chine. Désormais, si Poulina renonce à investir dans les pays voisins de la Tunisie, il compte bien élargir son horizon ; Le projet d’usine de matériaux de construction (panneaux sandwich) et de carton ondulé sera finalement réalisé au Maroc et un projet d’usine de production de margarine est en voie de réalisation au Sénégal qui deviendrait un tremplin vers l’Afrique subsaharienne sachant que le groupe exporte 70% de la margarine et 90% de la mayonnaise fabriquées en Tunisie vers les pays africains. « Ces pays deviennent consommateurs ;  nous allons suivre de près ce qui se passe sur ces marchés afin de fixer notre stratégie d’investissement dans ces pays », assure-t-on à la direction générale du groupe. 

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En Tunisie, malgré une situation encore instable, le groupe compte réaliser 124 millions de dinars d’investissement en 2012 puis 137 millions en 2013. Pour se diversifier, Poulina va se déployer dans le secteur des TIC avec la création d’un data center de 40 millions de dinars et dans celui des cosmétiques en lançant l’enseigne Kisses. Cependant le projet qui tient à cœur au fondateur de Poulina est le développement d’une usine de fibre de verre, créateur de 5000 emplois, en partenariat avec le groupe Indien Braj Binani. La révolution tunisienne a mis en veille le projet :  les Indiens attendent que la situation économique en Tunisie se stabilise et que l’environnement économique soit incitatif. 

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