Libye : le « nouveau sanctuaire » de l’État islamique ?

Nigeria, Égypte, Paris, Beyrouth : alors que l’État islamique et ses franchises multiplient les attentats, le chef de la diplomatie libyenne tire la sonnette d’alarme : la Libye pourrait bientôt devenir « le nouveau sanctuaire » de l’EI, prévient-il.

Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, le 24 août 2015 à Paris. © Miguel Medina/AFP

Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, le 24 août 2015 à Paris. © Miguel Medina/AFP

Publié le 18 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, a donc lancé un appel à la communauté internationale afin d’inclure son pays dans la lutte contre le groupe extrémiste. Le chef de la diplomatie libyenne a affirmé mardi 17 novembre que son gouvernement avait « des informations fiables selon lesquelles le commandement de Daesh demande aux nouvelles recrues de se diriger vers la Libye, et non plus la Syrie, surtout depuis les frappes russes ».

La Libye, « prochain sanctuaire de Daesh »

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« Nous nous associons aux appels en France et ailleurs pour une action internationale et une détermination véritable contre Daesh, en Syrie et en Irak mais également en Libye, car je crains que la Libye ne devienne dans un avenir proche le prochain sanctuaire de Daesh », a averti le ministre, dont le gouvernement est reconnu par la communauté internationale.

Le ministre a estimé que le nombre de combattants de l’EI en Libye était pour le moment « entre 4 000 et 5 000 ». Parmi eux, les Tunisiens, les Soudanais et les Yéménites forment selon lui les plus gros contingents.

Les terroristes du Bardo et de Sousse auraient transité par la Libye 

Face à la situation, le chef de la diplomatie s’est félicité des frappes américaines. Ces dernières auraient provoqué la mort, selon Washington, de l’Irakien Abou Nabil, qu’ils ont présenté comme le chef du groupe extrémiste dans le pays. Mais selon le ministre, Abou Nabil, était le chef de l’EI dans la région de Derna, capitale de la Cyrénaïque (est), et non à l’échelle du pays.

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« Ces frappes sont nécessaires mais pas suffisantes. La menace sur l’Europe est grande », a-t-il ajouté, soulignant les liens entre les jihadistes en Libye et ceux présents en Europe. Il a notamment rappelé qu’un Marocain ayant transité par la Libye avant d’être arrêté au printemps en Italie est soupçonné d’être l’un des auteurs de l’attaque du musée du Bardo à Tunis en mars. Avant d’ajouter que le Tunisien auteur du massacre de Sousse en juin avait lui aussi été entraîné en Libye.

Une percée de la l’EI vers le sud libyen et les groupes terroristes du Sahel ? 

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Le groupe terroriste, qui contrôle déjà la ville de Syrte dans l’est du pays, est également implanté dans plusieurs régions comme Derna et Benghazi. Une « série d’assassinats d’imams salafistes et d’officiers de l’armée » semble indiquer, toujours selon le ministre, qu’une autre percée de l’EI est en préparation.

Les autorités libyennes reconnues craignent également une avancée de l’EI vers le sud et les mouvements extrémistes du sahel. « Les liens étroits entre Boko Haram et d’autres mouvements terroristes au Sahel d’une part, et Daesh de l’autre, sont déjà établis, puisque l’armée libyenne a déjà arrêté il y a un an à Benghazi des éléments de Boko Haram ».

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