BAD : bientôt de retour à Abidjan ?

Lors des 47es assemblées générales de la Banque africaine de développement, en Tanzanie, la Côte d’Ivoire a fait pression pour que l’organisme retrouve son siège initial.

Le siège (vide) de la Banque africaine de développement, à Abidjan. © DR

Le siège (vide) de la Banque africaine de développement, à Abidjan. © DR

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 10 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Ce ne serait plus qu’une question de mois ! Le processus de retour de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan, son siège initial, s’accélère. Et devrait vraisemblablement s’achever avant la fin de l’année 2014. Alassane Dramane Ouattara, le président ivoirien, s’est lui-même rendu à Arusha, en Tanzanie, aux assemblées générales de la Banque (qui se tenaient du 28 mai au 1er juin), pour plaider cette cause devant le conseil consultatif des gouverneurs de la BAD. « La Côte d’Ivoire espère que la célébration du cinquantenaire de la Banque aura lieu chez elle, à Abidjan, en novembre 2014 », a-t-il déclaré lors de l’ouverture de la 47e édition de ces assemblées.

Son souhait sera-t-il exaucé ? Difficile à dire. Une chose est sûre, en tout cas, c’est la dette de l’institution à l’égard du peuple tunisien. Donald Kaberuka, président de la BAD, admet bien volontiers sa « reconnaissance » pour les neuf années d’hospitalité accordées par la Tunisie. Mais, d’après lui, le retour au siège « doit être ordonné et se faire dans des conditions optimales, pour permettre à la Banque de continuer à fournir sans interruption des services d’une qualité irréprochable à tous ses clients, dans un environnement sécurisé ».

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NIveau d’alerte

La sécurité, justement, ne poserait plus problème, si l’on en croit le président ivoirien. Selon Alassane Ouattara, la BAD a conclu que le niveau d’alerte ne fait plus obstacle. Diplomatiquement très active à Arusha, la Côte d’Ivoire a par ailleurs assuré mettre tout en oeuvre pour que logements, bureaux et infrastructures nécessaires soient prêts à temps. Le pays serait même disposé à engager jusqu’à près de 50 millions de dollars (40,3 millions d’euros) de dépenses supplémentaires pour répondre aux attentes de la Banque. En un mot, le maximum sera fait pour obtenir un retour rapide de l’institution à Abidjan.

Pourtant, un an plus tôt, à Lisbonne (Portugal), le conseil consultatif des gouverneurs avait adopté une résolution stipulant que la question du retour ne serait plus examinée annuellement, mais tous les trois ans, avec un préavis de un an donné aux Tunisiens. En outre, la Côte d’Ivoire devait déposer, six mois avant la réunion des instances de la BAD, un dossier complet répondant à toutes les exigences. Mais le lobbying ivoirien semble avoir eu raison de ces dispositions.

À Tunis, où la Banque s’était provisoirement délocalisée en 2003 – au plus fort de la crise ivoirienne -, on a observé la nouvelle tournure que prenaient les événements avec circonspection. De fait, la délégation qui a représenté le pays à ces assemblées générales d’Arusha a été réduite au strict minimum. Elle était seulement constituée d’Alaya Bettaieb, secrétaire d’État chargé de la coopération internationale, et de Mustapha Kamel Nabli, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie. Une représentation bien mince. 

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