Tunisie : un groupe allemand ferme une usine employant 2 700 personnes

Le groupe allemand de câblage automobile Leoni a décidé la fermeture de son unité de production à Mateur (nord de la Tunisie) employant quelque 2700 personnes, en raison de « sit-in anarchiques » perturbant l’activité, a indiqué vendredi à l’AFP un responsable du groupe.

Publié le 11 février 2012 Lecture : 2 minutes.

"Après concertation avec la direction en Allemagne, nous avons décidé la fermeture de la filiale du groupe Leoni à Mateur nord, qui emploie plus de 2700 personnes, en raison des sit-in anarchiques et des menaces de grèves qui provoquent des retards de livraison", a déclaré le chargé de communication du groupe en Tunisie, Mohamed Hedi Bougra.

Cette décision est "définitive", a précisé M. Bougra, indiquant que l’activité dans cette unité de production était perturbée depuis la révolution.

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"Il n’y a plus de discussion possible, la situation est devenue ingérable. on a contacté nos patrons en Allemagne et on ferme l’usine", a déclaré pour sa part le directeur des ressources humaines du groupe, Wissem Boujemaa, sur la radio Mosaïque FM.

Dans un communiqué cité par l’agence tunisienne TAP, le directeur général de Leoni Tunisie, Mohamed Arbi Rouissi, a mis en cause le syndicat UTT (Union des travailleurs de Tunisie) qui "incite à la discorde" et est responsable d’un "total désordre".

"Catastrophe"

"Il n’y a eu ni sit-in, ni grève. La direction avait l’intention de délocaliser l’entreprise à Sousse (sud) depuis un certain temps. Ils ont trouvé ce prétexte pour fermer l’usine et nous ont utilisé comme bouc émissaire", a déclaré à l’AFP un reponsable à Tunis du syndicat UTT, Ali Zaoui.

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"C’est une catastrophe pour Mateur", une ville située dans le gouvernorat de Bizerte, à une soixantaine de km au nord ouest de Tunis, a estimé un autre syndicaliste local.

Le groupe Leoni, dont la maison mère est à Nuremberg en Allemagne, est installé depuis 1977 en Tunisie et emploie plus de 14.000 personnes (bien: 14.000). Basé à Sousse (est), le groupe a trois autres sites dans le pays.

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Depuis la révolution et la chute de l’ancien président Ben Ali, le 14 janvier 2011, les revendications sociales ont explosé et sit-in et grèves se sont multipliés dans le pays.

En décembre, l’équipementier japonais Yazaki avait annoncé la "fermeture définitive" d’un de ses cinq sites de production dans le bassin minier de Gafsa, dans le sud-ouest, en raison de "grèves irrégulières".

Les autorités tunisiennes ont appelé à plusieurs reprises à une "trêve" des sit-in et des revendications sociales, mettant en garde contre la paralysie de l’économie tunisienne.

Dissimulés sous l’ancien régime, le chômage (taux officiel de 19%) et la crise économique (croissance négative de -1,8% en 2011) ont éclaté au grand jour après la révolution.

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