Mali : deux groupes terroristes ont revendiqué l’attaque du Radisson de Bamako, l’enquête se poursuit

Trois jours après l’attaque meurtrière contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako les enquêteurs étudient plusieurs pistes. La confusion règne toujours quant au bilan : les autorités maliennes avancent 21 morts quand la Minusma et des sources hospitalières font état de 22 victimes.

Des soldats maliens assistent l’un des otages évacués. © Harouna Traore/AP/SIPA

Des soldats maliens assistent l’un des otages évacués. © Harouna Traore/AP/SIPA

Publié le 23 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Où en est l’enquête ? 

Depuis la fin de l’assaut, les enquêteurs passent au peigne fin le Radisson Blu Hotel de Bamako, à la recherche d’indices. Selon des sources de sécurité et des employés, de nombreuses douilles de balles dans l’établissement ont déjà été récupérées.

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« Nous sommes sur plusieurs pistes », a déclaré dimanche une source policière malienne. Sans fournir plus de détail, elle a indiqué que « des objets récupérés » à l’intérieur de l’hôtel « donnent des indications ».

Plusieurs revendications 

Selon plusieurs sources au sein de la sécurité malienne, au moins trois suspects sont recherchés. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans cette attaque revendiquée par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, « avec la participation » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). 

Le groupe a affirmé dimanche que les assaillants étaient uniquement au nombre de deux, laissant entendre qu’ils étaient maliens. Dans un enregistrement en arabe diffusé par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira, un porte-parole d’Al-Mourabitoune les a identifiés comme Abdelhakim al-Ansari et Moez al-Ansari, le qualificatif « al-Ansari » désignant dans la terminologie jihadiste des combattants autochtones.

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Selon le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, Mokhtar Belmokhtar, recherché et plusieurs fois donné pour mort, est toujours en vie. « Il circule », a-t-il dit. Le jihadiste algérien est soupçonné de séjourner en Libye.

Un groupe jihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), a revendiqué à son tour dimanche l’attentat, dans un communiqué adressé à l’AFP. Le groupe terroriste assure qu’il a été perpétré par un commando de cinq membres dont «trois sont sortis sains et saufs» de l’attaque.

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Plusieurs bilans 

Selon un bilan « définitif » du gouvernement malien, l’attaque a fait 21 morts. Parmi les victimes : 18 clients (dont 14 étrangers identifiés par les autorités de leurs pays) et un gendarme malien. Deux assaillants ont également été tués.

Comme l’hôpital Gabriel Touré de Bamako, la Minusma a évoqué samedi « 22 personnes tuées, dont deux assaillants ». La confusion demeure donc toujours quant au bilan. D’autant que deux sources militaire et policière maliennes ont quant à eux affirmé que l’attaque avait provoqué la mort de 27 personnes, sans compter les assaillants.

Bamako se barricade, le Mali entame 3 jours de deuil national

Quarante-huit heures après le raid meurtrier, la sécurité a été renforcée aux abords des grands hôtels. D’autres lieux de la capitale, banques et maries d’arrondissement, ont également été sécurisés.

Le président sénégalais Macky Sall a effectué dimanche une visite de quelques heures à Bamako pour exprimer au Mali le soutien de son pays, mais aussi de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qu’il préside. « Le Mali ne sera jamais seul dans ce combat, nous sommes tous engagés parce que nous sommes tous concernés », a-t-il dit.

Lors d’une conférence de presse commune avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, il a annoncé que le Sénégal, la Guinée et la Mauritanie, tous voisins du Mali, observeront trois jours de deuil national, en même temps que les Maliens.

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