Proparco double la mise en Afrique
Après de bons résultats en 2011, la filiale de l’Agence française de développement chargée du secteur privé fera passer ses interventions en Afrique subsaharienne de 29% de ses engagements en 2011 à 55% en 2012.
Avec un total de 865 millions d’euros de signatures d’interventions en 2011, Procarco a réalisé « un très bon résultat », a commenté Etienne Viard, le directeur général, lors de la présentation, le 4 juin 2012, des résultats pour l’année écoulée de la filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au financement du secteur privé.
Au 31 décembre 2011, Proparco gère un portefeuille de 2,6 milliards d’euros, en progression de 24% par rapport à 2010. Et le total de bilan a atteint un niveau record à 3 milliards d’euros, enregistrant une hausse de 21% comparée à l’année 2010. « Nous comptons plus de 300 clients dans 60 pays », a détaillé Etienne Viard. Avec 29% des engagements, soit 250 millions d’euros concentrés dans les infrastructures et les banques, l’Afrique subsaharienne a été la première zone d’intervention de Proparco l’an passé, à égalité avec la Méditerranée et le Moyen-Orient. Et juste devant l’Amérique latine et les Caraïbes (27%) et l’Asie (12%).
L’Afrique subsaharienne a été la première zone d’intervention de Proparco l’an passé, à égalité avec la Méditerranée et le Moyen-Orient.
« En 2011, nous avons été très actifs dans les pays en crise ou en sortie de crise comme la Côte d’Ivoire, la Tunisie ou l’Irak », insiste le directeur général. Proparco a par exemple accordé un prêt de 8 millions d’euros à Sucrivoire pour moderniser son outil industriel et un autre prêt, en plein printemps arabe, de 5 millions d’euros au Tunisien Unimed, pour développer la fabrication de génériques. Une présence dans des pays à risques qui n’a pas pesé sur les résultats. « Notre croissance s’est opérée avec un taux de créances douteuses particulièrement bas de 1,3% contre environ 3% pour nos principaux homologues allemands et néerlandais », détaille Etienne Viard. De même, le produit net bancaire (75,1 millions d’euros), le résultat brut d’exploitation (45,6 millions d’euros) et le résultat net (21 millions d’euros) d’euros « ont tous été en croissance » l’an passé.
Deux bureaux créés à Douala et Lagos
Pour 2012, Proparco met les bouchées doubles sur l’Afrique subsaharienne. À cet effet, deux bureaux seront créés à Douala et Lagos pour identifier les projets. L’Afrique subsaharienne doit ainsi concentrer 55% des financements de la filiale de l’AFD cette année, ce qui correspond à un niveau d’engagement plus « habituel » pour l’institution financière. En 2010, elle avait ainsi mobilisé 42% de ses financements pour le sud du Sahara. Les infrastructures, la banque (50% des interventions), l’agroalimentaire et les énergies renouvelables seront les secteurs d’interventions cibles. Et en visant principalement les PME « car ce sont elles qui sont créatrices d’emplois », explique le directeur général.
Les infrastructures, la banque (50% des interventions), l’agroalimentaire et les énergies renouvelables seront les secteurs d’interventions cibles.
Mais comme le montant des signatures restera globalement identique à celui de 2011, la priorité donnée à l’Afrique subsaharienne par Proparco cette année se fera au détriment de l’Asie. « La reprise en Asie est là, les liquidités sont là. Les projets se financent sans avoir besoin de recourir à des bailleurs de fonds comme nous », justifie Dov Zerah, le directeur général de l’AFD, principal actionnaire de Proparco.
Toutefois, Etienne Viard ne mènera pas à son terme cette stratégie. A 62 ans, il a fait valoir ses droits à la retraite et il passera le relais en juin prochain à la tête de Proparco à Claude Périou, l’actuel directeur des risques à l’AFD.
Les financements de Proparco en 2011 permettront de :
– Créer ou maintenir 89 000 emplois directs et 273 000 emplois indirects
– Connecter 8 millions de personnes à un réseau de télécommunication
– Contribuer aux revenus des États à hauteur de 670 millions d’euros (concessions, royalties,…)
– Donner l’accès au microcrédit à 275 000 personnes
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