Burkina : les avocats de Djibrill Bassolé se rebiffent

Le collectif d’avocats de l’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé s’est indigné mercredi du fait que l’enregistrement controversé commenté dans la presse, présenté comme une « pièce maîtresse » contre leur client écroué pour « haute trahison », ne figure pas dans la procédure.

Guillaume Soro (à g.) et Djibrill Bassolé, en 2007, à Ouagadougou. © AHMED OUOBA/AFP

Guillaume Soro (à g.) et Djibrill Bassolé, en 2007, à Ouagadougou. © AHMED OUOBA/AFP

Publié le 26 novembre 2015 Lecture : 1 minute.

« Chacun comprendra l’anomalie exceptionnelle que constitue le fait (…) que l’élément présenté comme étant l’élément essentiel à charge, puisse être commenté au plus haut niveau des autorités ainsi que par les médias, sans qu’il ne se soit trouvé ni hier, ni aujourd’hui, dans le seul lieu où il méritait d’être, c’est-à-dire le dossier de procédure », écrivent les avocats de Djibrill Bassolé, dans un communiqué.

Cet enregistrement controversé est présenté comme étant une conversation entre Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion ivoirienne soutenue par le président burkinabè déchu Blaise Compaoré, et l’ancien ministre des Affaires étrangères burkinabè, accusé de haute trahison et actuellement écroué.

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Authentification en cours

Cet « enregistrement » n’a pas encore été authentifié mais a été largement repris dans les médias en raison de propos compromettants qui y sont tenus au sujet du coup d’État manqué de septembre, alors en cours au Burkina. Les deux hommes auraient évoqué la possibilité de soutenir le putsch en cours et celle de « frapper » dans le nord du Burkina pour faire « paniquer » l’armée régulière.

Djibrill Bassolé et Guillaume Soro avaient tous deux immédiatement nié avoir eu ce type d’échange, dénonçant une « manipulation ». Les avocats du Burkinabè, parmi lesquels le Français William Bourdon et la Burkinabè Antoinette Ouedraogo, ont dénoncé les conditions « particulièrement irrégulières » dans lesquelles « l’existence de cette conversation téléphonique a été brandie par les autorités de la transition au Burkina Faso » et rappelé que leur client avait, « dès le début, protesté de son innocence ».

Ils préviennent que « le caractère extraordinairement irrégulier de cette incroyable situation ne manquera pas d’être soumis aux juridictions compétentes » et souhaitent que leur client « soit entendu sur le fond de cette affaire et ce au plus vite ».

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