Afrique du Sud : la vente de corne de rhinocéros autorisée pour lutter contre… le braconnage

La justice sud-africaine a décidé jeudi d’autoriser le commerce intérieur de la corne de rhinocéros pour mieux lutter contre le braconnage.

Un rhinocéros près de Vaalwater, dans la province de Limpopo, le 17 mars 2015 en Afrique du Sud. © Stefan Heunis/AFP

Un rhinocéros près de Vaalwater, dans la province de Limpopo, le 17 mars 2015 en Afrique du Sud. © Stefan Heunis/AFP

Publié le 26 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

En Afrique du Sud, il est de nouveau permis de vendre la corne de rhinocéros. Une pratique interdite en 2009 mais qui a été autorisée à nouveau, le 26 novembre, par le juge  Francis Legodi au tribunal de Pretoria.

« Le moratoire sur la vente de corne de rhinocéros sur le marché sud-africain est suspendu par le présent jugement », a-t-il annoncé. Une décision judiciaire qui vient – provisoirement sans doute – mettre fin au débat engagé depuis quelques années entre opposants et partisans de la légalisation de la vente de la corne de rhinocéros.

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Mais la décision du juge Francis Legodi ne remet pas en cause le moratoire sur le fond mais estime que sa mise en place n’a pas suivi la bonne procédure.

Vendre les cornes de rhinocéros, c’est lutter contre le braconnage ?

Des éleveurs sud-africains de rhinocéros avaient saisi la justice en septembre pour obtenir le droit de vendre légalement les cornes de ces animaux, estimant que cette mesure permettrait de porter un coup massif au braconnage.

« C’est un succès total, il n’y a plus d’interdiction de vendre de la corne de rhinocéros » en Afrique du Sud s’est félicité GF Heyns, l’avocat d’un des plaignants.

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Un « succès » judiciaire qui pourrait en effet pousser le gouvernement sud-africain à plaider pour une levée de l’interdiction mondiale du commerce de la corne pour mieux l’encadrer, lors du congrès de la Cites (Convention sur le commerce d’espèces sauvages menacées) qui doit se tenir l’an prochain à Johannesburg.

Nous devons étudier le contenu du jugement

En 2009 pourtant, l’exécutif sud-africain, dans les documents remis au tribunal pour justifier l’interdiction, estimait que le moratoire constituait « un pas positif pour la protection des rhinocéros ».

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« Nous devons étudier le contenu du jugement avant d’indiquer si nous allons faire appel ou non », a expliqué Roopa Singh, la porte-parole du ministère sud-africain de l’Environnement, après l’annonce de la levée du moratoire.

Plus de 1200 rhinos massacrés en 2014

D’autant que depuis la mise en place du moratoire en 2009, le braconnage a explosé en Afrique du Sud, pays qui abrite 80 % des rhinocéros survivant dans le monde.

En 2014, 1 215 rhinos ont été massacrés, pour la plupart dans le célèbre parc Kruger.

Données sur le rhinocéros blanc d'Afrique. © AFP

Données sur le rhinocéros blanc d'Afrique. © AFP

Le trafic alimente un marché clandestin de la médecine traditionnelle asiatique, notamment au Vietnam et en Chine, où l’on prête des vertus thérapeutiques à la poudre de corne.

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