Pendant que le pape François effectue sa première visite en Afrique, le pape Tawadros II a lui aussi effectué un voyage symbolique. Le patriarche copte a foulé la Terre sainte ce jeudi pour assister aux funérailles du père Abraham, archevêque de Jérusalem et du Proche-Orient décédé mercredi, selon Boulos Halim, porte-parole de l’église copte. Il y restera jusqu’à samedi.

Cela fait plusieurs décennies que les successeurs de Saint Marc ne se rendent plus dans la ville Sainte. C’est Chénouda III d’Alexandrie, primat copte pendant près de quarante ans, de 1971 à 2012, qui avait interdit en 1980 à ses fidèles de se rendre à Jérusalem tant que le conflit israélo-palestinien n’était pas clos. Déjà, son prédécesseur Cyrille VI, pape depuis 1959, ne s’y était pas rendu.

Pas de rupture diplomatique

Bien qu’à forte teneur symbolique, ce voyage ne représente pas de rupture diplomatique. « Le pape s’y rend uniquement pour les funérailles et rien d’autre », a souligné le père Boulos Halim. Né en 1943 en Haute-Égypte, devenu moine en 1984 et prêtre en 1990, le père Abraham dirigeait l’Église copte en Terre sainte depuis 1992. C’est ici qu’il a demandé à être enterré sur son testament, a indiqué Mr. Halim.

À Jérusalem, l’Église copte a une petite chapelle dans la basilique du Saint Sépulcre, ainsi que le monastère Saint Antoine et le siège du patriarcat situé à la neuvième des quatorze stations de la via Dolorosa empruntées par Jésus le jour de sa crucifixion selon la tradition chrétienne.

Les coptes, population majoritaire en Égypte jusqu’aux conquêtes arabes du VIIIe siècle, représentent aujourd’hui entre 6 et 10% de la population égyptienne et constituent la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient.