Premier rendez-vous ivoirien pour GTBank
Après s’être implanté au Ghana, en Gambie, en Sierra Leone et au Liberia, le groupe nigérian amorce sa conquête de l’Afrique subsaharienne francophone. En commençant par Abidjan.
![La filiale ivoirienne a été inaugurée le 16 avril 2012 dans la capitale économique du pays. © Lougue / J.A.](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/06/06/GTBank_cote_divoire.jpg)
La filiale ivoirienne a été inaugurée le 16 avril 2012 dans la capitale économique du pays. © Lougue / J.A.
En ouvrant, le 16 avril, sa première implantation en Côte d’Ivoire, Guaranty Trust Bank (GTBank), sixième groupe bancaire du Nigeria, a mis en branle sa stratégie de développement dans les pays francophones situés au sud du Sahara. Le projet avait été dévoilé dès mai 2009 par Tayo Aderinokun, l’ex-directeur général et cofondateur de GTBank, décédé en juin 2011 à Londres. Son successeur, Segun Agbaje, qui a pris les commandes du groupe en juillet 2011, a confirmé cette volonté d’expansion et lui a même donné un coup d’accélérateur depuis le début de l’année.
Mission accomplie
C’est à l’Américaine d’origine ivoirienne Mathila Soumahoro, alors chef de projet chargée de l’implantation de GTBank dans l’espace francophone, qu’a été confié l’objectif de préparer cette première installation du groupe à Abidjan (obtention de l’agrément, acquisition de locaux, recrutement du personnel…).
Mission accomplie pour cette banquière recrutée par GTBank en 2008 et qui a débuté sa carrière chez Citibank (2002-2003), à New York, avant d’entrer à Chevy Chase Bank (2005-2008). Elle est aujourd’hui directrice générale adjointe de la filiale ivoirienne du groupe nigérian, tandis que le poste de directrice générale a été confié à la Sénégalaise Louise N’Diaye.
![GTBank groupe_en_chiffres](https://www.jeuneafrique.com/images/stories/Finance/Banques/GTBank_groupe_en_chiffres.jpg)
Trois établissements nigérians installés dans le pays depuis plus de trois ans peuvent témoigner de la difficulté à s’y imposer. United Bank for Africa (UBA), Access Bank et Diamond Bank peinent à décoller sur un marché dominé par Société générale (avec SGBCI), Ecobank et BNP Paribas (avec Bicici). Selon l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire, les banques nigérianes n’atteignent pas 1 % de part de marché. À la fin de 2010, Access Bank et UBA affichaient dans le pays un total de bilan respectivement de 46 millions et de 75 millions d’euros (contre 1 milliard d’euros pour SGBCI).
Guaranty Trust Bank a d’ores et déjà programmé de mettre le cap sur le Sénégal puis le Cameroun.
Hautement stratégique, la Côte d’Ivoire doit servir de rampe de lancement pour l’expansion du groupe dans l’espace francophone subsaharien. Dans un premier temps, GTBank se concentrera sur l’Afrique de l’Ouest, avec une prochaine implantation programmée au Sénégal. Le groupe nigérian s’attaquera ensuite au Cameroun pour en faire sa porte d’entrée en Afrique centrale.
Coté à Londres
Pour réussir, le groupe compte sur sa solidité et son expérience à l’international. « Nous avons été la première banque nigériane [et subsaharienne, hors Afrique du Sud, NDLR] à s’aventurer avec succès sur le marché international des capitaux [sur le London Stock Exchange en juillet 2007]. Nous réussirons à relever ce nouveau défi », assure Mathila Soumahoro. Et GTBank bénéficie déjà d’une solide réputation auprès des institutions financières. Au second semestre 2011, la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) lui a d’ailleurs consenti un prêt de 130 millions d’euros.
Disposant de 5 000 employés au Nigeria, en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Ghana, au Liberia, en Sierra Leone et au Royaume-Uni, GTBank ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Si ses implantations en Afrique francophone sont couronnées de succès, le groupe s’attaquera alors à la partie nord du continent.
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