Gabon : des hauts fonctionnaires interpellés dans une affaire de trafic de bois précieux

Des hauts fonctionnaires soupçonnés d’être en lien avec un trafic de Kevazingo, un bois précieux très prisé en Asie, ont été entendus cette semaine, suite à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le tribunal spécial récemment créé pour traiter les affaires de criminalité financière et faunique.

Bois chargé sur un train dans la réserve de Lope, au Gabon. 4 juillet 2001 © Saurabh Das/AP/SIPA

Bois chargé sur un train dans la réserve de Lope, au Gabon. 4 juillet 2001 © Saurabh Das/AP/SIPA

Publié le 27 novembre 2015 Lecture : 1 minute.

Depuis lundi, la Direction générale des recherches gabonaise (DGR) a effectué plusieurs descentes musclées au ministère des Eaux et Forêts à Libreville, ayant abouti à de nombreuses perquisitions dans les bureaux et à l’interpellation d’une dizaine de hauts cadres de cette administration, selon une source proche du gouvernement.

Parmi eux, l’ancien ministre des Eaux et Forêts, Nelson Messone (devenu conseiller politique du président Ali Bongo Ondimba depuis le remaniement ministériel de septembre) a été entendu par les enquêteurs dans son bureau de la présidence de la République. Toujours selon cette source, son ancien directeur de cabinet, mais aussi la directrice générale de la Forêt et le secrétaire général du ministère ont quant à eux été placés en garde-à-vue pour les besoins de l’enquête.

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Suspension de l’exploitation

Début novembre, une vingtaine de personnes, dont plusieurs Chinois et deux directeurs provinciaux des Eaux et Forêts en poste dans le nord du pays avaient été arrêtées près de Makokou (nord-est) dans le cadre de la lutte contre l’exploitation illégale de Kevazingo, selon des ONG de défense de l’environnement. « Les ramifications de ces investigations et des dénonciations ont conduit à l’interpellation des membres du ministère », selon la source proche du gouvernement, affirmant que les provinces du Woleu Ntem et de l’Ogooué-Ivindo (nord) sont « l’épicentre d’une vaste criminalité forestière ».

La ministre de la Protection de l’environnement, Flore Mistoul, a par ailleurs décidé de suspendre provisoirement et à titre conservatoire l’exploitation de Kevazingo sur tout le territoire pour procéder à un inventaire de la ressource et mieux la protéger.

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