Burkina : les électeurs se mobilisent pour des élections historiques

Un peu plus d’un an après la chute de Blaise Compaoré, les Burkinabè se rendent aux urnes ce dimanche pour les élections présidentielle et législatives. À la mi-journée, la participation était importante et aucun incident n’a été constaté.

Un électeur dans un bureau de vote à Ouagadougou, le 29 novembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Un électeur dans un bureau de vote à Ouagadougou, le 29 novembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 29 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le taux de participation n’est pas encore connu mais, à voir les longues files d’attente devant les bureaux de vote de Ouagadougou avant même leur ouverture, à 6h du matin, tout laisse penser qu’il sera élevé. Plus de 5,5 millions d’électeurs burkinabè sont appelés aux urnes ce dimanche, jusqu’à 18h, pour élire leurs futurs président et députés. Une élection couplée historique, devant définitivement tourner la page des 27 ans de règne de Blaise Compaoré et sonner la fin d’une périlleuse année de transition.

Devant un bureau de vote du quartier de la Patte d’Oie, à Ouagadougou, Seydou, garagiste de 65 ans, est impatient d’aller tremper son doigt dans l’encrier, signe de l’accomplissement de son devoir citoyen. Dans la queue depuis 6h30, il attend patiemment de pouvoir à son tour glisser son bulletin dans l’urne. « J’ai connu plusieurs présidentielles. Mais avant, c’était bidon, nous savions à l’avance qui allait gagner et cela ne servait à rien de voter. Aujourd’hui, c’est ma première élection ‘propre’ », explique-t-il, se disant « confiant » pour le bon déroulement et la crédibilité du scrutin.

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Des élections sous haute sécurité

Les deux favoris de la présidentielle, Roch Marc Christian Kaboré, candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), et Zéphirin Diabré, celui de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), ont tous les deux voté en début de matinée dans leurs bureaux de vote respectifs de Ouagadougou. Souriants et détendus, tous deux ont évoqué un « jour historique » pour le Burkina Faso. Même son de cloche du côté du président Michel Kafando, qui s’est brièvement exprimé en sortant de l’isoloir.

« C’est une victoire pour la transition, qui s’était engagée à organiser ces élections en un an. Mais c’est surtout une victoire pour le peuple et la jeunesse burkinabè, qui avait exprimé sa volonté nette de démocratie les 30 et 31 octobre 2014 (lors de l’insurrection populaire contre Blaise Compaoré, NDLR) », a-t-il souligné avant de s’envoler pour Paris, où il doit participer à la COP 21. Le Premier ministre Isaac Zida a lui aussi voté dans la capitale ce dimanche matin, faisant part de son sentiment de « bonheur » aux journalistes présents.

Organisées un peu plus d’un mois après la tentative de putsch du général Gilbert Diendéré et dans un contexte de menace terroriste accrue, les élections se déroulent sous haute sécurité. « Toutes les forces de défense et de sécurité sont mobilisées et la totalité des bureaux de vote sont sécurisés », a affirmé Alain Zagré, le ministre de la Sécurité, selon lequel 25 000 soldats, gendarmes et policiers sont déployés sur l’ensemble du territoire, dont les frontières ont été exceptionnellement fermées ce dimanche. D’après les responsables de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui espèrent annoncer les résultats provisoires dès lundi soir, aucun incident n’est venu perturber le scrutin pour le moment.

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