Burkina : place au dépouillement après des élections apaisées

De nombreux électeurs burkinabè se sont mobilisés dimanche pour leurs premières élections présidentielle et législatives depuis la chute de Blaise Compaoré. D’après les organisateurs et les observateurs, le scrutin s’est globalement bien déroulé.

Une électrice glisse son bulletin dans l’urne, le 29 novembre à Ouagadougou. © Theo Renaut/AP/SIPA

Une électrice glisse son bulletin dans l’urne, le 29 novembre à Ouagadougou. © Theo Renaut/AP/SIPA

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 29 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Les bureaux de vote ont fermé à 18h, et les urnes sont désormais closes. Ce dimanche 29 novembre au soir, alors que les membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’apprêtaient à entamer une longue nuit de dépouillement, un sentiment de satisfaction générale dominait à Ouagadougou.

Après cette journée de vote, à bien des égards historique, organisateurs, observateurs, candidats, électeurs, tous ou presque estiment que ces premières élections libres depuis plus de trente ans se sont plutôt bien déroulées. « Elles se sont même remarquablement bien passées », se félicite un diplomate occidental.

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Avant même leur ouverture, à 6h du matin, de longues files d’attente se sont formées devant les bureaux de vote de la capitale. En tout, plus de 5,5 millions de citoyens burkinabè étaient appelés à élire leur président et leurs députés, à l’occasion d’un scrutin couplé inédit. Selon plusieurs observateurs, la participation, dont les chiffres exacts n’étaient pas encore disponibles dimanche en début de soirée, devrait être élevée à travers le pays, tandis qu’une source à la direction de la Ceni évoquait un taux « dépassant les 70% ». « La quasi-totalité des électeurs inscrits ici sont venus voter. Regardez les urnes, elles sont remplies ! », sourit Désiré, le président d’un bureau installé dans une école du centre-ville de la capitale.

De petits incidents, mais pas de couac majeur

D’après Halidou Ouédraogo, président de la Codel, une plateforme d’organisations de la société civile qui a déployé 5 000 observateurs dans les 45 provinces du Burkina, aucune fraude n’a été signalée par ses équipes au cours de la journée. Pas de couac majeur donc, mais tout de même quelques petits incidents qui ont eu lieu ici ou là : ouverture en retard, manque de bulletins ou d’encre prouvant qu’un électeur a voté, ou encore problèmes d’inscriptions sur les listes électorales. « Nous avons parcouru une dizaine de bureaux à Ouaga depuis ce matin. Dans l’ensemble, tout était plutôt bien organisé malgré d’inévitables soucis techniques ou logistiques », explique un des 120 observateurs déployés par l’Union européenne (UE) pour ces élections.

De son côté, la Ceni a commencé la phase cruciale de dépouillement et de compilation des résultats. Ses responsables affirment qu’ils seront en mesure d’annoncer les scores provisoires dès lundi soir, soit 24 heures après la fin du scrutin. Dans les état-majors des différents partis, les militants se préparaient à vivre une longue nuit électorale. Les deux favoris de la présidentielle, Zéphirin Diabré, de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), et Roch Marc Christian Kaboré, son rival du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), avaient prévu de passer la soirée dans leurs QG de campagne respectifs. Dans chaque camp, la même confiance affichée depuis des semaines : « nous allons l’emporter dès le premier tour, d’un coup KO ». Si tout se déroule comme prévu, ils devraient être fixés dans quelques heures.

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