Illovo se retire du Mali

Conséquence directe de la crise politique que traverse le pays ouest-africain, le sud-africain Illovo Sugar met un terme à sa participation dans l’un des plus grands projets sucriers du continent.

Illovo Sugar souligne également les difficultés de financement pour la partie agricole du projet. © Illovo

Illovo Sugar souligne également les difficultés de financement pour la partie agricole du projet. © Illovo

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 29 mai 2012 Lecture : 1 minute.

À l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, pour l’exercice fiscal clos en mars dernier, Illovo Sugar a annoncé avoir mis un terme à son projet d’expansion au Mali et passé une provision dans ses comptes, pour un total de 173,5 millions de rands (environ 16,6 millions d’euros). Selon les premiers éléments donnés par le géant sud-africain, huitième groupe agro-industriel du continent, cette décision est une conséquence directe du coup d’État et de la situation politique dans le pays ouest-africain depuis la fin du mois de mars. Illovo a annoncé que toutes ses équipes sur place avaient été évacuées et redéployées vers d’autres pays ailleurs sur le continent, sans doute au Swaziland, en Tanzanie ou en Zambie, où le groupe développe actuellement plusieurs projets.

190 000 tonnes de sucre

la suite après cette publicité

Le projet Markala était jusqu’à cette annonce l’un des plus importants projets sucriers sur le continent, selon une étude d’Ecobank parue fin 2011. En développant des plantations de canne à sucre le long du fleuve Niger, l’objectif était de produire à partir de 2013 190 000 tonnes de sucre et de développer une centrale électrique fonctionnant au bio-carburant. Selon Ecobank, le projet dans son ensemble aurait représenté un investissement de 557 millions de dollars et aurait permis au Mali de résorber son important déficit sucrier tout en devenant un exportateur important en Afrique subsaharienne.

Markala, qui devait recevoir des fonds à la fois de l’État malien et d’Illovo, aurait rencontré également des difficultés de financement. Si la partie industrielle est annoncée comme intégralement financée, il en va différemment de la partie agricole, dont 60% seulement, selon Illovo, aurait décroché des budgets. « La date limite établie avec le gouvernement malien pour résoudre les problèmes en cours n’a pas été satisfaite », précise Illovo. Le sud-africain ajoute que « la compétence considérable développée à l’occasion de ce projet est désormais disponible pour des projets alternatifs », sur le reste du continent.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires