Tunisie : Béji Caïd Essebsi appelle à l’union face au terrorisme

Le 29 novembre, cinq jours après les attentats meurtriers de Tunis, le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a prononcé un discours appelant les partis politiques, y compris le sien, ainsi que les syndicats à cesser leurs luttes intestines et à se mobiliser contre l’ennemi terroriste.

Le président tunisien Béji Caid Essebssi lors des funérailles des victimes de l’attentat du 24 novembre. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Le président tunisien Béji Caid Essebssi lors des funérailles des victimes de l’attentat du 24 novembre. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 30 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Béji Caïd Essebssi s’est exprimé, dimanche 29 novembre, sur les chaînes de télévision et radios tunisiennes, lors d’une allocution initialement programmée le 24 novembre, mais annulée in extremis suite aux attentats qui ont frappé le coeur du Tunis ce soir-là.  Son message à la nation a laissé les Tunisiens perplexes. Sur 17 minutes de discours, il en a consacré 12 à la crise du parti Nidaa Tounes dont il est fondateur mais dans lequel il n’exerce plus de fonction partisane depuis son investiture en tant que président de la République, conformément à l’article 76 de la Constitution.

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Après avoir brièvement tenté de rassurer son public quant à la lutte contre le terrorisme, il a appelé à une trêve sociale et a fermement demandé aux centrales syndicales et patronales de cesser leurs hostilités. Des brouilles d’autant plus dommageables que les deux partenaires sociaux sont les initiateurs du quartet récipiendaire du prix Nobel de la paix 2015 qui doit leur être remis le 10 décembre pour l’action du Dialogue national instaurée en 2013.

Jusqu’où ira la crise au sein de Nidaa Tounes?

Plusieurs fois, il a asséné que « la patrie était au dessus des partis », comme pour convaincre de la nécessité d’une union nationale et assurer que ses propos n’étaient pas partisans. Mais l’essentiel du discours du « président de tous les Tunisiens », comme le soulignent ses détracteurs, a porté sur la fracture au sein de Nidaa Tounes qu’il ramène à une crise de leadership. Il fustige les deux factions rivales qui demandent l’organisation d’un congrès mais n’arrivent pas à s’accorder sur le fait qu’il soit consensuel ou électif. Pour lui, la crise au sein du parti a des conséquences négatives sur les négociations avec la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) et menace la sécurité du pays.

Le président tunisien a annoncé la création d’un comité de 13 militants en charge d’arbitrer les différents pour aboutir rapidement à un consensus et organiser le congrès. Une manière implicite d’appuyer la formule du congrès consensuel proposée par la mouvance conduite par son fils Hafedh ?

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L’évocation publique des dissensions au sein de Nidaa Tounes a provoqué une large controverse. Outre la levée de boucliers des partis, certains, comme l’universitaire Chokri Mamoghli, dénoncent : « La famille au-dessus du parti et le parti au-dessus du pays. Voilà où on en est ! ». D’autres estiment que « Béji est dans son rôle car la crise de Nidaa peut avoir des effets négatifs sur la nation ».

En effet, une scission au sein de ce parti majoritaire à l’assemblée avec 86 sièges sur 217, engendrerait une nouvelle configuration parlementaire et laisserait les coudées franches au parti islamiste d’Ennahda, titulaire de 69 sièges, pour les prises de décisions et le vote des lois.

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