Kenya : une simulation d’attaque terroriste sur un campus vire au drame et fait un mort
Un membre du personnel est décédé et une quarantaine d’étudiants ont été blessés lundi dans une université de Nairobi, lors d’un exercice de sécurité avec une simulation d’attaque terroriste qui a provoqué un mouvement de panique, ont annoncé l’établissement et la police.
« Un membre du personnel », une femme de 33 ans, « est décédée de graves blessures à la tête », a indiqué dans la soirée Betty Ngala, directrice de la communication de l’université Strathmore, établissement privé homologué par le gouvernement.
Selon elle, une quinzaine de blessés restaient hospitalisés lundi soir, tandis que 22 autres n’ont pas nécessité d’hospitalisation. « La plupart des blessés souffrent de fractures aux membres, après avoir sauté d’étages élevés », a-t-elle expliqué à l’AFP. A l’hôpital Nairobi West, selon les médecins, deux patients sont dans un état critique et 14 sont dans un état stable. D’autres étudiants ont été transportés vers d’autres hôpitaux.
Un exercice de sûreté
La direction de l’université a expliqué dans un communiqué qu’ »un exercice de sûreté et de sécurité avec simulation, dûment autorisé, a été mené sur le campus de l’université » lundi. Cette simulation, organisée avec la police, visait à tester la préparation de la communauté universitaire et des équipes de secours en cas d’attaque. « Malheureusement, certains étudiants et membres du personnel ont paniqué et ont été blessés », poursuit le communiqué. Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des étudiants dangereusement perchés, debout, sur des corniches étroites aux 3e et 4e étages d’un bâtiment.
Des étudiants blessés lundi ont raconté à Capital FM n’avoir pas été informés de l’exercice et avoir paniqué en entendant des tirs et en voyant des hommes vêtus comme les islamistes, portant notamment des keffieh.
« J’ai sauté par la fenêtre »
« Après ce que nous avons vu à Garissa et au Westgate, je n’ai pas perdu une minute, j’ai sauté par la fenêtre et juste après je me suis aperçu que je ne pouvais plus bouger parce que je m’étais cassé la jambe », a raconté un étudiant qui n’a pas donné son nom à une radio locale. « C’est très grave de ne nous avoir rien dit. Après avoir entendu des tirs, j’ai couru parce qu’il y avait des gars habillés comme les Shebab, comme ceux que nous avons vus au Westgate », a raconté Joseph, un autre étudiant, à la radio.
De son côté, le chef de la police de Nairobi, Japheth Koome, a assuré que « toutes les procédures en vigueur ont été suivies » pour l’exercice de lundi. Et il a ajouté que « de tels exercices sont très importants pour jauger de la préparation, en cas d’un quelconque événement ».
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