La fibre camerounaise de Robert Kemajou

L’entrepreneur camerounais s’apprête à lancer son usine de valorisation du coton, d’où sortiront compresses et bandes de gaze pour le secteur médical.

Après deux ans d’import, il s’est demandé : "pourquoi ne pas produire sur place ?". © Nicolas Eyidi pour J.A.

Après deux ans d’import, il s’est demandé : "pourquoi ne pas produire sur place ?". © Nicolas Eyidi pour J.A.

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Publié le 3 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

L’idée lui est venue dès son retour à Douala, en 1995. Après avoir compilé en France pendant vingt ans les distinctions universitaires en sciences économiques et en informatique, puis les postes à responsabilité chez Bull (informatique professionnelle), il rentre au pays bardé de diplômes et riche en expériences. Il pense d’abord à s’installer en tant que développeur de logiciels, mais ses compétences surdimensionnées dans un secteur camerounais encore balbutiant l’obligent à « changer de programme ». Robert Kemajou évite le bogue en s’improvisant importateur de consommables médicaux, « pour répondre à la pénurie généralisée » dans les hôpitaux. Pendant deux ans, il fait venir les compresses de France et d’Allemagne, avant de se demander : « Pourquoi ne pas produire sur place ? »

Absence de concurrence

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Entre l’Europe et le Cameroun, il va passer de longues années à réunir les compétences et les finances nécessaires. Jusqu’en 2011, quand le gouvernement camerounais, désireux de valoriser son coton, décide de soutenir l’initiative en le mettant en contact avec la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Le projet de 2,4 millions d’euros devient alors très vite « bankable », selon Robert Kemajou, qui, dans le même temps, voit l’opérateur cotonnier lui faire un peu de place dans ses installations de Douala. Depuis, le directeur de la Sitraco ne doute pas de sa réussite. Sans véritable concurrence dans la région, il voit déjà plus loin et rêve à l’échelle du continent, avec l’objectif d’atteindre, à terme, 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires par an. 

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