Le Nigeria en campagne contre le « gaspillage » de l’argent public
Le Nigeria a lancé une nouvelle unité gouvernementale dédiée à l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique et à la lutte contre le gaspillage.
Le Nigeria a désormais son « Efficiency Unit » (Unité d’efficacité). Cette nouvelle structure gouvernementale, créée au sein du ministère des Finances, devra examiner les dépenses des ministères et de l’administration publique afin de déterminer les moyens de réduire les frais, éliminer les achats inutiles ainsi que les doublons et promouvoir les meilleures pratiques dans la gestion des marchés publics.
« Aucune innovation fiscale, ré-organisation financière ou tout autre politique économique bien intentionnée ne donnera les résultats espérés tant que les dépenses du gouvernement ne seront pas soigneusement contrôlées », a déclaré le 1er décembre la nouvelle ministre des Finances Kemi Adeosun lors du lancement de l’Efficiency Unit, rapporte l’AFP.
Du simple au double
« Nous devons mettre de l’ordre dans les finances, a-t-elle affirmé, notant qu’il y avait de grandes variations dans les prix des produits de base achetés par le gouvernement ». Selon les administrations publiques concernées, le coût du remplacement d’une cartouche d’encre peut aller de 74 à 290 euros, le prix d’un vol pour la même destination peut passer du simple au double et les prix du matériel de bureau peuvent varier jusqu’à 80 %, rappelle l’agence.
« Le gaspillage et la mauvaise gestion dans le secteur public ont des effets coûteux et de plus en plus nocifs pour l’économie », a rappelé Kemi Adeosun.
La chute des prix du brut – de plus de 100 dollars en juin 2014 à environ 45 dollars actuellement – a fait fondre les revenus du Nigeria, premier producteur du continent, qui rencontre des problèmes pour financer les projets gouvernementaux ou les salaires des fonctionnaires.
Subventions
Parallèlement au lancement de l’Efficiency Unit, les députés nigérians ont accédé à la requête du président Muhammadu Buhari qui avait demandé, à la mi-novembre, une rallonge budgétaire afin d’apurer le reliquat des subventions sur les produits pétroliers.
Selon un communiqué publié le 1er décembre, l’Assemblée nationale a approuvé un budget supplémentaire de 574,53 milliards de nairas (2,72 milliards d’euros), soit 108,53 milliards de plus que le montant requis par le président, afin notamment de couvrir le paiement des subventions pour les derniers mois de l’année, non pris en compte dans la requête du chef de l’État nigérian.
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