Mali : l’imam Mahmoud Dicko voit dans le terrorisme « une punition divine » et crée la polémique
Depuis mardi, chroniqueurs, figures de la société civile et internautes réagissent au propos du président du Haut conseil islamique du Mali, qui a expliqué voir dans le terrorisme « une punition divine ».
« Nous devons tirer les leçons des attentats à Paris, comme à Bamako, à Tunis ou ailleurs dans le monde […] Dieu est en colère. Les hommes ont provoqué Dieu. » Ces quelques mots, prononcés lors d’une interview à une télévision malienne la semaine dernière, ont mis le feu aux poudres. Répondant à une question sur l’attaque du 20 novembre à l’hôtel Radisson Blu, au centre de Bamako, Mahmoud Dicko, en a remis une couche expliquant que la colère de Dieu était liée à la présence d’homosexuels et de bars dans son pays.
Il a cependant précisé que cet attentat était « un acte condamnable », que « l’être humain est sacré et que la religion musulmane ne dit à personne de tuer en son nom ». Malgré ces précautions, les réactions ne se sont pas fait attendre.
Mahmoud Dicko a vraiment raté une occasion de se taire »
La presse malienne s’est vite emparée de l’affaire, avec une titraille virulente. On a pu lire par exemple dans le Zénith Balé sous la plume de : « Halte aux pyromanes et aux hypocrites : Mahmoud Dicko a vraiment raté une occasion de se taire ». Dans cette tribune publiée dans la presse locale, le chroniqueur qualifie les propos de l’imam de « scandaleux », et rappelle que « Dieu n’a besoin d’aucun auxiliaire ou bras armé pour exprimer sa colère ». Une opinion reprise, sur le papier comme sur Twitter, où les messages de paix se multiplient.
https://twitter.com/MousDiak/status/671423599731974144
Puis ce sont plusieurs figures de la société civile et des médias qui ont tenu à répondre au chef religieux. Et parmi elles le réalisateur Alioune Ifra Ndiaye, qui a publié une lettre ouverte sur sa page Facebook : « J’aimerai mieux vous entendre sur le sort des milliers d’enfants mendiants exploités par les marabouts et récupérables puis transformables en kamikazes par ceux dont vous justifiez l’acte », écrit-il.
Une apologie du terrorisme » ?
Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel A. Tessougué lui-même, y est allé de son commentaire : « C’est une sorte d’apologie du terrorisme que je sens. » Il a rappelé que « le terrorisme ne s’explique pas, pas du tout. » En somme, une mise en garde à l’attention de Mahmoud Dicko.
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