COP21 : « Photobomb » de Ikililou Dhoinine, kamikaze présidentiel ?

Le chef d’État comorien a compromis l’immortalisation d’une poignée de main historique entre Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahou. Mais si le cliché officiel est gâché, le « photobomb » fait un tabac…

L’œil de Glez. © Glez / J.A.

L’œil de Glez. © Glez / J.A.

 © GLEZ

Publié le 2 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Ikililou Dhoinine : son absence de notoriété internationale – inhabituelle pour un président – n’a d’égale que sa soudaine célébrité sur le net. Propulsé au premier plan d’une photo historique de Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas, le président des Comores est désormais la star d’un cliché photographique qualifié de « photobomb du siècle ». Rappel pour les moins branchés : entre la folie des selfies et la passion pour le « foodporn », les réseaux sociaux se délectent du « photobombing », cet acte qui consiste à apparaître de façon ostensible sur une photographie qui ne vous concerne pas.

la suite après cette publicité

Volontaire, l’incruste devient un sport pour certains youtubeurs également adeptes de videobombing, le but étant de faire une farce au chasseur d’image ou aux sujets captés. Ikililou Dhoinine, lui, a-t-il voulu s’incruster entre Netanyahou et Abbas ? Pas sûr, tant il avait des raisons légitimes d’être dans leurs parages, en cette séance de photocall spécial « Conférence de Paris sur le climat ». Mais le buzz tient au fait que le premier ministre israélien et le président de l’Autorité palestinienne ne s’étaient pas serré la main depuis septembre 2010. Or, voilà que le kofia du président des Comores cache l’entrelacement des phalanges proche-orientales. Il n’en fallait pas plus pour que le cliché soit détourné sur le web.

https://twitter.com/Henk_de_Baene/status/671721215560720384/photo/1

Il est partout

Depuis quelques jours, d’habiles photomontages circulent et la recette est toujours la même : intégrer la tête du président des Comores sur des photographies historiques subséquemment gâchées. Sur ces fakes, Dhoinine cache la poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin aux accords d’Oslo de 1995 ; il occulte les mains jointes de François Mitterrand et d’Helmut Kohl, symboles de la réconciliation franco-allemande en 1984 ; il vole la vedette à Neil Armstrong sur la Lune ; il s’invite à la conférence de Yalta, en premier plan de Churchill, Staline et Roosevelt ; devant le tableau noir d’Albert Einstein (et un peu avant sa naissance), il dissimule la solution de l’équation « E=mc2 » ; il tape l’incruste sur la pochette de l’album « Abbey Road » du groupe britannique The Beatles ; il fait de l’ombre à un Zinedine Zidane soulevant le trophée de la Coupe du monde de football, en 1998 ; il apparaît même dans une scène de « Star Wars »…

la suite après cette publicité

https://twitter.com/Jean_sans_Tess/status/671762990174183424/photo/1

Avec 150 chefs d’État invités, la COP21 ne pouvait manquer d’offrir aux satiristes des situations croquignolesques, au cours du portrait de famille présidentiel ou des cérémonies d’accueil individuel. Le net s’amuse ainsi de l’arrivée officielle de Mohammed VI, refusant d’être déposé par son chauffeur, tant que le président François Hollande ne viendrait pas le recevoir, en lieu et place du ministre Harlem Désir. Le web s’esclaffe devant la vidéo d’un Boni Yayi royalement snobé par Barack Obama, au cours d’une approche frustrée qui ressemble à un « râteau » sentimental…

la suite après cette publicité

https://twitter.com/PeterJayCube/status/671798559629553665/photo/1

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires