Fruits : Apibana ou l’art du lobbying

L’African Pineapples and Bananas Association fait front contre le tarif de douane préférentiel que l’Europe pourrait accorder à l’Amérique centrale.

Avec 550 000 tonnes exportées, l’Afrique (ici en Côte d’Ivoire) reste loin des Amériques. © STR/AP/SIPA

Avec 550 000 tonnes exportées, l’Afrique (ici en Côte d’Ivoire) reste loin des Amériques. © STR/AP/SIPA

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Publié le 14 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

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Agrobusiness : un potentiel à transformer

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Les producteurs africains de bananes sont inquiets. En septembre, la Commission européenne pourrait valider une nouvelle réduction des droits de douane pour les exportateurs d’Amérique centrale (Équateur, Colombie, Costa Rica…). La taxe, déjà passée de 176 à 145 euros la tonne en 2010, tomberait à 75 euros. Selon les projections de l’African Pineapples and Bananas Association (Apibana), créée le 26 janvier pour contrecarrer cette décision, les exportations africaines vers l’Europe pourraient chuter de 15 %, quand les exportations américaines augmenteraient de 17 %.

Avec 550 000 tonnes de bananes exportées en 2010 (Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana), l’Afrique représente à peine plus de 10 % des quantités vendues en Europe. De son côté, la production américaine, de 2,4 millions de tonnes, bénéficie déjà d’économies d’échelle qui lui permettent d’afficher des prix plus attractifs. « Nous devons réagir, investir et améliorer notre production », explique Hervé Mbarga, délégué pour l’Europe de l’Apibana. L’organisme, dont le siège social est situé à Accra, au Ghana, a déjà obtenu de l’Union européenne (UE) un plan d’accompagnement de 190 millions d’euros sur trois ans pour améliorer la compétitivité, notamment à travers les infrastructures et les conditions de travail des producteurs. 

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Nouveaux marchés

La production bananière africaine concerne pas moins de 50 000 emplois et représente un chiffre d’affaires annuel moyen d’environ 230 millions d’euros. La filière bénéficie d’un accord de partenariat économique (APE) qui l’exempte de droits de douane et qui arrive à échéance en 2014. « L’UE doit à tout prix signer de nouveau cet accord pour permettre au secteur de garder ses relations privilégiées avec son principal débouché », relève Hervé Mbarga. Il reconnaît néanmoins que la filière doit aussi se tourner vers d’autres marchés, notamment la péninsule Arabique.

Si les investissements dans le domaine sont déjà de 3 millions d’euros par an, de nombreux projets de développement sont par ailleurs en cours. Au Mozambique et en Angola, le leader mondial américain Chiquita a signé des partenariats pour y augmenter la production (45 millions d’euros investis) et profiter ainsi des tarifs préférentiels européens.

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