Burkina : vers une sortie de crise à l’école d’ingénieurs 2iE ?

Grève, blocage des activités, dette de 7 milliards de F CFA… L’école d’ingénieurs burkinabè 2iE fait face à de nombreux challenges. Face à la fronde qui menace la survie de l’institut panafricain, le gouvernement a pris le dossier en main.

Publié le 4 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le climat social à l’Institut international de l’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), fragile durant plusieurs mois, s’est nettement détérioré récemment.

Dernier épisode en date : depuis le 11 novembre une partie du personnel s’oppose à la direction de l’institut qu’elle accuse d’avoir licencié abusivement un enseignant qui n’a pas fourni ses preuves aux examens de rattrapage. Sommés de s’expliquer par lettre, les protestataires au nombre de quinze ont tous répondu à l’identique. Dix ont été renvoyés, tandis que cinq autres ont été mis sur pied.

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C’est cette décision qui a mis le feu au poudre. « Opposés à cette décision, ils ont érigé un blocus sur toutes les voies d’accès au Campus de Ouaga empêchant le bon fonctionnement de l’administration et des travaux de recherche en laboratoires, explique le directeur des ressources humaines de 2iE, Noufou Sanogo qui s’indigne contre cette défiance.

Mesures conservatoires

Apres trois semaines de bras de fer entre la direction générale et une partie du personnel, le gouvernement burkinabè s’est saisit du dossier pour enrayer les crises à répétition au sein de l’école panafricaine.

Par une lettre du 30 novembre aux syndicats et aux délégués du personnel que Jeune Afrique a consultée, le ministre en charge de l’Agriculture (ministère de tutelle de 2iE) annonce des mesures conservatoires en attendant la tenue d’un conseil d’administration pour apporter des solutions définitives.

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Il s’agit de l’annulation des décisions de licenciement et de mise à pied des 15 agents ainsi que de l’enseignant licencié à l’origine de la crise, Mounirou Lawali. De plus, l’exécutif burkinabè qui a obtenu la levée du blocus par les manifestants instaure un moratoire général pour l’arrêt de toute action pouvant compromettre ou troubler le climat social.

Dette

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Arrivé en novembre 2013 suite à la grave crise qui avait entraîné le départ du Français Paul Giniès, le Malien Amadou Hama Maiga s’était engagé à assainir les finances de l’institut dont la dette s’élève désormais à 7 milliards de F CFA (10,67 millions d’euros). Les créances en souffrance sont évaluées à 2,5 milliards de F CFA.

« En 2014, nous avons ramené le déficit de 1,3 milliard de F CFA à 67 millions de F CFA » explique Amadou Hama Maiga, qui ajoute que ces mécontentements s’expliquent en partie par la rigueur prônée dans les procédures comptables. « Nous allons travailler à ramener le calme au sein de l’école afin de nous atteler à élaborer le plan d’orientation stratégique (2016-2020) », a-t-il ajouté.

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