Soudan : rebelles et armée préparent la reprise des combats après l’échec des négociations
Les forces gouvernementales et les rebelles des régions frontalières du Soudan se tiennent prêts pour une reprise des combats après l’ajournement des pourparlers de paix le 24 novembre, qui avaient échoué à trouver un accord en vue d’un cessez-le-feu.
Les camps rivaux du gouvernement soudanais et des rebelles du Darfour et de la branche nord du Mouvement de libération du Soudan (SPLM-N), actifs dans le Nil-Bleu et au Kordofan-Sud se préparent à reprendre les combats avec la fin de la saison des pluies, qui a rendu les routes de la région impraticables jusqu’à la fin novembre.
Armée en « alerte maximale »
« Nous nous attendons à une offensive. Le moral de nos troupes est au beau fixe, elles sont bien entraînées », a prévenu Arnu Lodi, membre du SPLM-N. L’armée soudanaise se dit elle aussi en alerte maximale dans ces régions, ainsi qu’au Darfour. « Nous savons qu’ils se préparent et nous nous préparons aussi », a déclaré son porte-parole, le colonel Ahmed Khalifa al-Chami.
En septembre, le président soudanais Omar el-Béchir a annoncé un cessez-le-feu de deux mois pour encourager les rebelles à participer au processus de dialogue national, qui a été lancé le 10 octobre à Khartoum. Mais le SPLM-N a accusé le régime d’avoir continué à mener des raids aériens. « En dépit du cessez-le-feu annoncé par le président, l’armée n’a pas abandonné son devoir de se mobiliser pour protéger le pays », a justifié M. Chami.
« Souffrances humaines »
La reprise des combats « va infliger beaucoup de souffrances humaines, mais elle ne mettra pas fin à la rébellion », avertit Magdi al-Gizouli, un expert indépendant. Pour les civils vivant dans ces zones, auxquelles le gouvernement bloque toute aide humanitaire, la reprise des combats implique une misère encore plus grande. Environ 150.000 enfants dans le Kordofan-Sud et le Nil-Bleu n’ont pas pu être vaccinés en raison des difficultés d’accès, et 500.000 personnes ont été déplacées dans les deux régions, selon les Nations unies. « Les populations civiles sont prises en otage par ces combats armés », conclut M. Gizouli.
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