BTP : Au Maroc, des filières solides
Le Maroc abrite deux établissements très prisés par les meilleurs étudiants : l’École Hassania des travaux publics, à Casablanca, et l’École Mohammadia d’ingénieurs, à Rabat.
BTP : les projets qui transforment le continent
Habitat, autoroutes, chemin de fer, stations balnéaires, hôtels… Le Maroc est un vaste chantier qui a besoin de bras, mais également de têtes. Des cadres que le royaume recrute via la filière du génie civil, qui exerce un fort pouvoir d’attraction sur ses meilleurs étudiants, comme en attestent les derniers résultats du concours national commun d’admission aux grandes écoles d’ingénieurs (CNC), auquel postulent les élèves des classes préparatoires. Sur les 100 premiers classés de l’édition 2011-2012, 87 ont choisi le même établissement : l’École Hassania des travaux publics (EHTP), à Casablanca. Un plébiscite dû à sa réputation.
Locomotive
Selon une enquête interne, 41 % des recrues de la dernière rentrée ont choisi l’EHTP pour la qualité de sa formation. « C’est une école taillée pour le secteur », résume Mostafa Meftah, président de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP). Depuis sa création en 1971, l’EHTP, sous la tutelle du ministère de l’Équipement, s’est diversifiée en mettant en place les filières « génie hydraulique » et « météorologie ». Mais c’est bien le génie civil qui, avec plus de la moitié des diplômes délivrés chaque année – un peu moins de 300 au total -, fait office de locomotive.
Moins courue par les lauréats du CNC mais plus polyvalente, l’École Mohammadia d’ingénieurs (EMI), à Rabat, est un autre établissement de référence. « L’EMI dispose d’un centre d’études doctorales au sein duquel oeuvrent près de 400 doctorants dans les différentes spécialités de l’ingénierie, dont le génie civil », détaille le professeur Driss Bouami, directeur de l’école. Selon ce dernier, l’EMI forme chaque année une soixantaine d’ingénieurs en génie civil, également recrutés parmi les mieux classés du CNC.
Ces deux établissements forment un vivier dans lequel puisent les entreprises du secteur. À ce titre, la FNBTP, qui siège au conseil d’administration de l’EHTP, prend soin d’entretenir des liens forts avec les futurs ingénieurs : plusieurs chefs d’entreprise mettent ainsi un point d’honneur à accueillir les étudiants lors de chaque rentrée. De même, la fédération participe au forum annuel de l’EMI, manifestation visant à faire se rencontrer étudiants et employeurs potentiels. Ces formations seraient totalement en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi. « Toutes filières confondues, le taux d’insertion est de 100 % trois mois après l’obtention du diplôme », se félicite Azeddine Ismaïl, directeur des études de l’EHTP.
Enchères
Les PME et les grandes entreprises marocaines constituent un débouché naturel, mais « les administrations, les banques, les bureaux d’études, à la recherche de personnel capable d’assurer le management de projets, sont également demandeurs », indique Mostafa Meftah. Et de mentionner au passage l’intérêt des entreprises de BTP étrangères, qui « ne se gênent pas pour débaucher des ingénieurs marocains, du fait, notamment, de la crise en Europe et de l’ouverture du marché local ». Une concurrence très forte qui fait monter les enchères. Un ingénieur expérimenté peut ainsi être recruté à un salaire mensuel pouvant atteindre 80 000 dirhams (environ 7 000 euros). De quoi susciter des vocations.
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