Maghreb Steel conclut le plan de restructuration de ses créances
En négociation depuis plus d’un an, un accord entre les banques, les détenteurs de billets de trésorerie et les actionnaires de la société a été finalement conclu. Le plan de restructuration de la dette est donc définitivement arrêté, mais le sauvetage du sidérurgiste marocain n’est pas acquis pour autant.
Après avoir trouvé un accord avec le consortium des banques créancières pour restructurer sa dette à long terme, en octobre 2014, Maghreb Steel est arrivé à trouver une solution pour l’encours de ses billets de trésorerie.
La transformation de ces titres de créances en obligations à moyen et long terme est désormais acquise. Une réunion a rassemblé le 1er décembre tous les partenaires financiers (prêteurs, détenteurs de billets de trésorerie, dirigeants du sidérurgiste et responsables publics) pour discuter de ce point crucial du plan de restructuration globale de la dette de la société. Durant cette rencontre, révélée par le site marocain Médias24, les partenaires ont notamment discuté du « partage des garanties financières sur Maghreb Steel entre les banques et les organisme de placements collectif en valeurs mobilières (OPCVM) qui détiennent les billets de trésorerie », confie à Jeune Afrique un responsable d’une société de gestion d’actifs.
Respect des engagements
Depuis l’apparition des difficultés financières de Maghreb Steel, les établissements de crédit avaient pris des précautions pour couvrir leurs arrières contre un réel risque de faillite. En mars 2013, le consortium bancaire a en effet signé un protocole avec la société qui prévoit un nantissement des stocks de Maghreb Steel, mais aussi la constitution par les actionnaires d’un nantissement d’actions de la société et d’hypothèques sur certains actifs de Bled Solb (société actionnaire appartenant à la famille Sekkat qui détient Maghreb Steel).
Ce même accord prévoyait l’injection par les actionnaires de la somme de 400 millions de dirhams à fin 2014, mais aussi un changement dans le management qui réduit le rôle de la famille Sekkat au simple rang d’observateurs. « Il faut reconnaître que les actionnaires ont tenu leur part de l’engagement, c’est ce qui a encouragé les créanciers à poursuivre les négociations pour finaliser l’accord », nous explique notre source.
Bouffée d’oxygène
La conversion attendue des billets de trésorerie en obligations constitue donc la dernière phase de ce plan de restructuration de la dette de Maghreb Steel. Une dette qui s’élève à la fin du premier semestre 2015 à près de 6 milliards de dirhams.
Si la conclusion de l’accord de refinancement constitue une bouffée d’oxygène et un espoir pour la poursuite de l’activité de Maghreb Steel qui bénéficie depuis août dernier de mesures anti-dumping mises en place par les pouvoirs publics, les difficultés de la société restent nombreuses.
L’exploitation des laminoirs est toujours déficitaire sous le poids des difficultés conjoncturelles que connaît le secteur à l’international, mais aussi en raison de l’inadéquation de l’offre de l’entreprise à la demande du marché local. Maghreb Steel a encore du chemin à accomplir pour retrouver une santé de fer.
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