Donald Trump appelle à l’« arrêt total de l’entrée des musulmans aux États-Unis »

Dans un communiqué publié lundi, Donald Trump, le candidat aux primaires républicaines pour la présidentielle américaine de 2016, a appelé à un « arrêt des entrées des musulmans aux États-Unis », suscitant un tollé y compris dans son propre camp.

Donald Trump à Washington, le 3 décembre 2015. © Saul Loeb/AFP

Donald Trump à Washington, le 3 décembre 2015. © Saul Loeb/AFP

Publié le 8 décembre 2015 Lecture : 3 minutes.

Donald Trump a beau aimé les armes à feu, il se trompe régulièrement de cible… quand il ne se tire pas une balle dans le pied. De fait, le candidat aux primaires républicaines pour la présidentielle de 2016 s’est à nouveau illustré par une déclaration à l’emporte-pièce dont il est coutumier, le pire étant que – cette fois – elle semble mûrement réfléchie puisqu’il s’agit d’un communiqué écrit destiné à « empêcher l’immigration musulmane », comme le proclame son titre. Rien que ça.

Dans ce document diffusé le 7 décembre par son équipe de campagne, Donald Trump « appelle à l’arrêt total et complet de l’entrée des musulmans aux États-Unis jusqu’à ce que les élus de notre pays comprennent ce qui se passe ». Sa proposition ne précise pas si les musulmans américains sont aussi visés. Mais, évoquant un sondage réalisé auprès de musulmans vivant aux États-Unis, Donald Trump affirme que « de nombreux musulmans entretiennent de la haine pour les Américains ».

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« D’où vient cette haine, et pourquoi, nous devrons le déterminer. Jusqu’à ce que nous soyons capables de déterminer et de comprendre ce problème et la menace dangereuse qu’il représente, notre pays ne peut pas être victime d’attaques horribles de la part de gens qui ne croient qu’au jihad et n’ont aucun respect pour la vie humaine », déclare Donald Trump.

Sondage commandé par un centre islamophobe

Quelques heures après la publication de son communiqué, le candidat républicain aux primaires a tenté de se justifier devant ses partisans réunis pour un meeting en Californie du Sud, en réaffirmant que de nombreux musulmans sont favorables au jihad violent contre les Américains ou qu’ils préfèrent vivre en vertu de la charia (loi islamique) plutôt que de la Constitution américaine, citant un sondage commandé par un centre marginal dirigé par Frank Gaffney, qualifié d’islamophobe par le Southern Poverty Law Center, une organisation antiraciste.

J’ai des amis musulmans, ce sont des gens très bien, mais ils savent qu’il y a un problème, et on ne peut plus le tolérer

« La haine dépasse l’entendement », a lancé Donald Trump, évoquant le couple de tueurs de San Bernardino qui a fait 14 morts le 2 décembre et les auteurs des attentats de Paris. « Ça ne fait qu’empirer, et on va avoir un autre World Trade Center », a-t-il prévenu. Avant d’ajouter : « J’ai des amis musulmans, ce sont des gens très bien, mais ils savent qu’il y a un problème, et on ne peut plus le tolérer. »

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Comme c’est l’habitude avec M. Trump, son annonce est aussi tonitruante que floue. Il a précisé que les soldats américains musulmans basés à l’étranger pourraient revenir. Et que les musulmans déjà aux États-Unis pourraient rester, mais « nous devons être très vigilants, car des gens ont des bombes », a-t-il dit sur Fox News, en référence aux tueurs de San Bernardino. Mais quid des citoyens américains musulmans ? Et des touristes ? Comment mettre en place une telle interdiction, techniquement et juridiquement ?

Trump, un « fasciste démagogue »

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Les condamnations politiques ont immédiatement plu, y compris chez ses rivaux républicains, de Marco Rubio à Chris Christie. Jeb Bush, qui avait après Paris proposé d’exclure uniquement les réfugiés syriens musulmans, l’a traité de « déséquilibré ».

La Maison Blanche a dénoncé une idée « contraire à nos valeurs ». « Donald Trump, vous ne comprenez rien. Cela affaiblit notre sécurité », a réagi Hillary Clinton sur Twitter.

« Donald Trump dissipe tous les doutes : il fait campagne pour la présidence en tant que fasciste démagogue « , a quant lui dénoncé sur Twitter Martin O’Malley, un candidat démocrate.

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